Depuis son lancement en novembre 1994, la Loterie nationale du Royaume-Uni est devenue l’une des plus populaires au monde. Au total, cinq milliards de billets ont été vendus aux trente millions de joueurs hebdomadaires.
LONDRES. La masse d’argent que rapporte la Loterie nationale britannique atteint 5 milliards de livres par an (38,5 milliards de francs), dont 1,5 milliard (11,5 milliards de francs) est directement reversé, à raison de 30 millions (231 millions de francs) par semaine, à cinq organismes chargés de redistribuer cette manne. Si cet engouement se confirme, l’Heritage Lottery Fund, qui a déjà reçu environ 250 millions de livres (1,9 milliard de francs) – contre un budget annuel de 8,6 millions (66 millions de francs) auparavant ! – devrait pouvoir rivaliser avec les plus grandes fondations privées. En effet, il pèse aujourd’hui, en termes de revenus, autant que la Ford Foundation et même davantage que la Getty Foundation. À cette différence près que l’argent de la Loterie britannique étant assimilé à de l’argent public, son attribution est subordonnée à des contrôles scrupuleux, contrairement à celui des fondations privées qui peuvent utiliser comme elles l’entendent une grande partie de leurs fonds. Aussi le rapport sur l’utilisation de l’argent de la loterie par ses “distributeurs”, rédigé par le National Audit Office et le Select Committee on Heritage, vient-il d’être remis.
Il en ressort que l’impact potentiel de l’argent de la loterie est immense mais que la demande dépasse rapidement la capacité d’offre. Alors que la liste ne cesse de s’allonger, les 1 100 demandes de financement reçues par exemple par le Heritage Lottery Fund représentent un total 800 millions de livres, mais seuls 100 millions (770 millions de francs) ont aidé à financer 200 projets jusqu’ici. Le patrimoine concerné comprend des cathédrales, des églises, des monuments historiques, des sites naturels, industriels et maritimes, des parcs et jardins, des canaux, des fleuves et des chemins de fer, aussi bien que des musées et leurs collections. Il apparaît en outre comme essentiel de répartir les fonds de façon équitable entre ces patrimoines et de veiller à une égale répartition des capitaux entre les régions et les populations du Royaume-Uni.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Jackpot pour la Loterie britannique
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Jackpot pour la Loterie britannique