Instagram, le réseau social du monde de l’art

Instagram a 15 ans. Rachetée par Facebook en 2012, la simple plateforme de partage de photos est devenu, avec 2 milliards d’usagers actifs, l’une des applications les plus utilisées dans le monde et se range à la première place des plateformes préférées des 16-64 ans. Ce réseau, les institutions culturelles ont su s’en emparer très tôt : la plupart placent aujourd’hui Instagram au cœur de leur stratégie numérique, y produisent des contenus spécifiques, tirent parti de ses fonctionnalités. Et, du côté du marché de l’art, une évidence s’impose : Instagram est, de loin, la plateforme numéro un dans le monde. Si nombre de galeries ne sont pas sur X, et ce quelle que soit leur taille, toutes sont sur Instagram et concentrent leurs efforts à son endroit. Perrotin, la plus suivie des galeries françaises, rassemble au 6 février 680 000 abonnés contre à peine quelques milliers sur ses autres réseaux ! « C’est un réseau très suivi dans l’art contemporain », souligne le CAPC-Musée d’art contemporain de Bordeaux. De fait, Instagram est le réseau de l’image, la plateforme de lancement des artistes, un canal de communication à l’international. « C’est aussi un espace d’échange et de dialogue qui offre une vraie proximité avec les artistes, les collectionneurs, les curateurs et les amateurs d’art », apprécie Magda Danysz, de la galerie Danysz.

Pour la plupart des musées, si les autres réseaux comptent, Instagram prime aussi et son usage ne fait que croître. Paris Musées relève par exemple qu’« Instagram rassemble à lui seul près de la moitié de l’audience totale sur les réseaux sociaux [270 000 abonnés]. C’est également le canal favorisé par les musées de la Ville ». Les utilisateurs affectionnent le réseau pour la grande diversité de formats qu’il propose : partage de photos, de vidéos, de stories interactives, publications croisées avec d’autres institutions… Désormais on y trouve l’agenda des événements, des retours en image ou encore des informations sur les œuvres et les collections. Un contenu parfois plus ludique, spontané et immersif, qui permet de faire découvrir les coulisses d’une exposition ou d’une restauration d’œuvre. Et, comme le rappelle le MuMa Le Havre, « Instagram est également très fréquenté par les «“jeunes”, donc, si on veut toucher cette population, on doit se rendre visible sur leur téléphone ».