Empêtré dans les intrigues politiques, la corruption et le banditisme, le Cambodge traverse une nouvelle période d’instabilité qui assombrit les espoirs nés des élections de mai 1993 et qui pourrait avoir des conséquences sur les projets de mise en valeur du site d’Angkor, à laquelle la France est associée.
Le ministre des Finances, Sam Rainsy, un libéral réputé pour son intégrité et son franc-parler, a été relevé de ses fonctions le 20 octobre. Par ailleurs, le désordre tend à se développer dans le pays, où des potentats locaux – souvent des généraux –, font régner leur loi. On redoute désormais que l’importante assistance militaire française, fournie pour asseoir un gouvernement démocratiquemement élu, ne soit détournée au profit d’une armée corrompue.
Plus de trois mois après leur enlèvement par des Khmers rouges, trois Occidentaux, dont le Français Jean-Michel Braquet, n’étaient toujours pas libérés à la fin octobre. Ils ont été kidnappés à bord d’un train reliant Phnom Penh à l’ancienne station balnéaire de Sihanoukville. De nouveaux vols de statues, prélevées à coup de burin sur le temple de Banteay Chhmar (XIIe siècle), au nord du pays, ont été signalés. Le pillage est l’œuvre de soldats, qui ont revendu leur butin en Thaïlande.
"Les trois sites de Phnom Penh, Siem Reap (Angkor) et Sihanoukville sont aussi sûrs que Paris, Londres ou New York", affirme le ministre du Tourisme, Veng Sereyvuth. Il a beau se montrer rassurant, il paraît exclu désormais que le Cambodge – qui a un besoin crucial de devises – accueille 200 000 touristes cette année, comme il l’escomptait.
"Nous continuons notre travail comme si de rien n’était", affirme de son côté Christian Dupavillon, chargé de la coordination de l’aide française pour Angkor (lire le JdA, n°1, mars). Un prochain Comité de coordination, réunissant la France, le Japon et l’Unesco, doit se réunir début décembre à Phnom Penh. Il est toujours prévu de lancer en mars une campagne mondiale de souscription, pour restaurer les vestiges des capitales royales khmères.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Inquiétudes pour Angkor
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Inquiétudes pour Angkor