Une exposition de photographies à la Saatchi Gallery de Londres vient de déclencher une véritable polémique au Royaume-Uni. Quelques tirages de Tierney Gearon, illustrant deux années de sa vie de famille, ont été jugés indécents par la brigade de répression des publications obscènes londonienne tandis que Chris Smith, ministre de la Culture britannique, mettait en garde contre les dangers d’une censure.
LONDRES (de notre correspondante) - La série d’images de l’exposition de Tierney Gearon “I am a camera” (Je suis un appareil photo) à la Saatchi Gallery de Londres, illustre deux années de la vie de famille de l’artiste. Certaines images, telles des photos d’amateur, montrent les enfants de l’artiste nus. Sponsorisée par The Independent et son édition dominicale, The Independent on Sunday, l’exposition a fait l’objet de nombreux articles dans les colonnes de ces deux titres alors que The News of the World a qualifié les photographies de pornographiques, alimentant ainsi la controverse. Agissant conformément à la loi de 1978 sur la protection de l’enfance selon laquelle réaliser une photographie indécente d’un enfant est un délit, la brigade de répression des publications obscènes a aussitôt visité l’espace d’exposition. Les inspecteurs de Scotland Yard – qui n’étaient pas intervenus dans un centre d’art depuis l’exposition, en 1970, des lithographies érotiques de John Lennon –, ont exigé que les photographies “incriminées” soient décrochées avant l’ouverture de l’exposition à la mi-mars. Également impliqué, Edward Booth-Clibborn, éditeur du catalogue, était sommé par la police de retirer des librairies tous les ouvrages ou de supprimer les pages sur lesquelles figurent les photographies des enfants dévêtus de Tierney Gearon. Transmis au Crown Prosecution Service (CPS), service du gouvernement britannique qui décide si les affaires doivent être portées ou non devant les tribunaux, le rapport de la brigade de police aurait pu astreindre Charles Saatchi, propriétaire de l’espace et des images mises en cause, à trois ans de prison. Cependant, le CPS a jugé insuffisantes les preuves pour envisager une condamnation et les images resteront finalement présentées jusqu’au 15 avril, date de la fin de l’exposition.
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Honnis soient ces nus...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°124 du 30 mars 2001, avec le titre suivant : Honnis soient ces nus...