La Ville de Paris va photographier et collecter les témoignages d’affection sur les lieux des attaques.
PARIS - La Ville de Paris a décidé de préserver les témoignages de soutien déposés sur les lieux des attentats du 13 novembre. Alors que certains parmi les commerces touchés rouvrent dans les 10e et 11e arrondissements, la municipalité a engagé en amont un travail de collecte et d’archivage pour conserver messages, bougies et objets laissés sur ces lieux en hommage aux victimes.
Une campagne photographique pour recenser et documenter ces témoignages a été menée, sous la supervision scientifique des archives départementales, avec une attention particulière accordée aux fresques de street art qui se sont multipliées dans la capitale ces dernières semaines. « L’ensemble de ces contenus sera progressivement archivé, dans le souci d’une sauvegarde pérenne. Le fonds ainsi constitué, par les archives de la Ville de Paris et la direction des affaires culturelles, participera au nécessaire travail de mémoire dans les mois et les années qui viennent, ainsi qu’au travail de recherche scientifique qui pourra être mené », a annoncé Bruno Julliard, premier adjoint de la Maire de Paris.
Si la Ville a mené des campagnes ponctuelles de nettoyage et récolement d’hommages lors des attaques terroristes de janvier 2015, c’est la première fois que cette action prend une telle ampleur, et démontre la dimension mémorielle commune des lieux touchés. À Rennes, Toulouse ou encore Saint-Étienne, les archives municipales ont pris la même décision pour les hommages rendus par ses habitants aux victimes parisiennes.
En octobre, l’université américaine d’Harvard a lancé le projet « The Charlie Archive and the Harvard Library » pour collecter et documenter « un moment particulier du début du XXIe siècle, lorsque le mot “Charlie” prit soudain une signification tragique, et se chargea d’émotions, d’opinions et d’agendas conflictuels », précise le site dédié de l’université. Il est loin le temps où le Musée des arts et traditions populaires se chargeait seul et dans l’indifférence générale de la collecte des hommages rendus à Lady Diana devant la flamme du pont de l’Alma à Paris en 1997.
Place de la République, le monument créé par les frères Morice en 1883 est devenu depuis janvier dernier un mémorial improvisé à Charlie Hebdo, ce dont s’inquiétaient cet été certains défenseurs du patrimoine, usant du terme de « vandalisme » pour évoquer tags et affiches collées sur le soubassement de la statue. Depuis le 13 novembre, l’endroit est devenu un lieu de recueillement incontesté chargé d’une émotion qui place les exigences patrimoniales au second plan.
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Hommages à préserver
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°447 du 11 décembre 2015, avec le titre suivant : Hommages à préserver