Guerre de pétitions pour le Musée du Chat de Bruxelles

Par pétitions interposées, opposants et partisans s’écharpent autour de la construction prochaine du futur musée dédié au personnage du Chat du dessinateur Philippe Geluck en plein cœur du centre historique de la capitale belge. La création d’une nouvelle pétition en ligne le 2 mai dernier en soutien au projet, comptabilise plus de 10 000 signatures à l’heure actuelle.

À travers un argumentaire très succinct sur fond de rivalité franco-belge, l’auteur - inconnu - de la pétition écrit que « le Chat de monsieur Geluck est un des porte-drapeaux de la culture belge et il serait impensable qu’il n’ait pas son musée au même titre que Hergé par exemple », avant d’ajouter qu’ « il serait également impensable que le Chat soit obligé de s’expatrier en France, pays qui l’accueillerait les bras grands ouverts ».

Cette ligne de défense, accès sur la personne du dessinateur belge Phillipe Geluck, donnerait presque raison aux opposants du musée lesquels le dépeignent, dans leur pétition, comme « une aberration urbanistique », « le fantasme narcissique d’une star » destiné « essentiellement à la promotion de l’œuvre de Philippe Geluck ».

La nouvelle pétition a été créée après la diffusion de l’émission « C’est pas tous les jours dimanche », sur la chaîne belge RTL TVI, au cours de laquelle Philippe Geluck a été confronté aux deux artistes à l’origine de la pétition opposée à l’ouverture du musée du Chat, Denis De Rudder et Sandrine Morgant. Au terme d’un débat houleux, le dessinateur s’est dit prêt à jeter l’éponge et à tout abandonner : « si on trouve un meilleur usage au bâtiment [dans lequel doit prendre place le musée], je vous le dit publiquement aujourd’hui, je me retire et j’abandonne ce projet avec humilité et avec respect pour tous les autres artistes ».

Rudi Vervoort, ministre-président de la région Bruxelles-Capitale qui s’apprête à injecter près de 9,3 millions d’euros dans la construction dudit musée estimée à 16 millions d’euros, a expliqué sur le plateau avoir entendu les doléances des opposants au Chat Cartoon Museum sans pour autant « avoir changé d’avis » sur la réalisation prochaine du projet dont le permis d’urbanisme a été délivré le 22 avril dernier.