Gaël Davrinche - Références & irrévérences

S’emparant du Portrait de George Washington par Stuart, Gaël Davrinche n’y est pas allé de main morte : il en a fait une centaine de monotypes, tous plus inattendus les uns que les autres. Non seulement drôles, mais d’une incroyable ressemblance avec le modèle choisi. Et ce, par-delà les jeux de métamorphose dont il est passé maître.

La trentaine doucement finissante, ancien élève de l’École des beaux-arts de Paris, Gaël Davrinche, qui enseigne à l’école de Sèvres, est fou de peinture. De celle de ses aînés surtout, qu’ils soient modernes ou anciens. Il n’a pas son pareil pour s’approprier tel ou tel portrait ou autoportrait célèbre et le refaire à sa sauce. Piquante, évidemment. Il a quasiment refait tous les personnages des Ménines, repris le Pape Innocent X d’après Velázquez, brossé Monsieur Bertin d’après Ingres, rendu hirsute le visage halluciné de Van Gogh, etc., etc. Une galerie new-look, mêlant « le beau, le laid, le bien peint, le mal peint, la norme, le consensus ». Une façon de regarder la peinture qui renouvelle complètement les habitudes qu’on en a. Bref, un excellent exercice de salubrité visuelle.