À l’inverse de la Fiac, les foires off (Show off, Slick et les Élysées de l’art) privilégient les galeries françaises. Du prospectif au classique, chacune occupe un créneau bien spécifique.
Lorsque les globe-trotters du marché de l’art reviennent des foires de Bâle, Miami, New York ou Londres, ils racontent l’overdose de foires satellites, vécues tantôt comme des bubons opportunistes, tantôt comme d’excellents salons prospectifs. Paris n’en est pas là fort heureusement mais offre tout de même une alternative à la grand-messe de la Fiac, pour les visiteurs comme pour les galeristes.
Show « on »
Elles sont nombreuses les galeries à avoir vu, cette année, les portes de la Cour Carrée se refermer devant eux, on en retrouve certainess dans ces deux foires. Le franc-tireur Show off reste installé à l’Espace Cardin et revendique sa petite taille pour une foire plus humaine. Autre point d’attraction, ses tarifs moins exorbitants que ceux pratiqués au Grand Palais tout proche, tant pour les stands que pour les tarifs d’entrée (cinq euros ici contre vingt-cinq en face).
Créé en 2006 par les galeries Danysz, Houg, Filles du Calvaire, Vanessa Quang, Show off a trouvé sa place dans le paysage. Idéalement située à proximité du vaisseau amiral, la foire affiche quarante galeries, majoritairement françaises et un goût proclamé pour la convivialité. Olivier Robert, émancipé d’Alain Le Gaillard mise sur un accrochage dédié à l’exorcisme et la galerie toulousaine Sollertis fait dialoguer l’architecte Rudi Riciotti avec Yvan Solomone, Roland Fischer et Xing Danwen.
Quant à la Suisse Analix Forever, elle mise sur l’autoportrait pour séduire et tenter les collectionneurs. Si la foire met en avant son internationalisation avec l’arrivée, entre autres, de Priska C. Juschka de New York, ce sont bien des Français qu’on aura plaisir à retrouver, de la Bordelaise Ilka Bree aux Parisiens de la Châtre, Frèches, Métropolis et RX.
Comme son aînée, la petite foire mise sur les à-côtés comme ce vidéo best-off, soit une trentaine d’œuvres proposées par les galeries et soumises au vote du public et de professionnels. Et à côté d’un programme étoffé de rencontres (autour du mécénat notamment), on retrouvera les propositions créées pour l’espace spécialement réservé aux enfants.
Le renouvellement de Slick
De l’autre côté de Paris, la petite Slick ne réitère pas l’expérience oppressante de la Bellevilloise et s’offre 2 500 m2 en rez-de-jardin des immenses espaces du 104, tout nouveau lieu de l’Est parisien inauguré au début du mois d’octobre 2008. Toujours positionnée sur la frange la plus prospective, Slick a renouvelé considérablement les participants car seules vingt-deux galeries sont restées depuis la dernière édition. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, le niveau l’an dernier ayant été très moyen.
La plupart des galeries sont parisiennes, 25 % sont étrangères. Mais la légitimé ne s’acquiert pas forcément au nombre de passeports, on est même plutôt content de visiter des plateformes plus hexagonales. Le signe porteur vient de l’attirance exercée sur une galerie aussi réputée que
celle de Claudine Papillon.
À la Fiac, elle montre les travaux d’Erik Dietman et Javier Perez, et s’offre une « seconde » chance avec un quatuor de plus jeunes artistes constitué de Grégoire Bergeret, Gaëlle Chotard, Frédérique Loutz et Sammy Engramer. Mais cette galerie est la seule à tenter le grand écart. On ne peut que l’encourager.
D’autres galeries importantes ont aussi rejoint Slick. Les mauvaises langues diront par dépit, refoulées par la Fiac. Peu importe, la présence de Patricia Dorfmann, d’Anton Weller et même du New Yorkais Vigil de Voldere permet de renforcer la foire.
Côté propositions, on se réjouira particulièrement de voir les œuvres du collectif renaissant BP célébré par la galerie dijonnaise Barnoud. Et comme toujours dans cette foire, l’occasion est donnée de jouer au chercheur d’or. Chez Schirman & de Beaucé peut-être (récemment installée dans le Marais), mais aussi l’Espace à Vendre à Nice devenu depuis peu parisien, la brestoise ACDC qui tente quant à elle l’aventure bordelaise et encore l’excellente ADN de Barcelone.
Certains tentent des stands dédiés à des médiums (le dessin et la vidéo pour Patrick Vanhoecke) ou une thématique comme ce face-à-face homme-femme chez Miss China. Enfin, on ne saura que trop conseiller de vous rendre sur le stand de la galerie Sémiose. Pour fêter ses dix années d’existence comme éditeur d’art, Benoît Porcher son directeur, a invité vingt artistes à réaliser chacun une sérigraphie tirée à cent exemplaires pour cent euros. À ce prix-là, Pierre Ardouvin, Olivier Mosset, Philippe Mayaux, Peter Downsbrough, Martine Aballéa, Guillaume Pinard, Hugues Reip, et bien d’autres artistes confirmés deviennent accessibles. Un véritable cadeau d’anniversaire qui devrait rendre la Slick bien plus attractive en 2008.
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Foires satellites : il n’y a pas que la Fiac dans la vie !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°606 du 1 octobre 2008, avec le titre suivant : Foires satellites : il n’y a pas que la Fiac dans la vie !