Prix

Etel Adnan a reçu la médaille de l’Université américaine de Beyrouth

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 22 mai 2017 - 369 mots

PARIS

PARIS [22.05.17] – Le président de l’Université américaine de Beyrouth s’est rendu chez Etel Adnan le 14 mai afin de lui remettre la médaille universitaire de l’établissement. Une distinction visant à récompenser l’ensemble de sa carrière où peinture et poésie se mêlent indistinctement.

A 92 ans, l’artiste et poète Etel Adnan continue de créer et de se renouveler. Cette carrière prolifique, le président de l’Université Américaine de Beyrouth a tenu à la récompenser : le 14 mai, Faldo R. Khuri s’est déplacé au domicile parisien de l’artiste pour lui remettre la médaille de l’Université, l’une des plus hautes distinctions décernée par l’établissement.

Née d’une mère Grecque et d’un père Turc, Etel Adnan a grandi dans un Beyrouth sous protectorat. Elevée dans la langue française, elle a longtemps regretté de ne pas maîtriser suffisamment bien l’arabe pour pouvoir écrire dans cette langue. Rejetée par certains groupes de poètes libanais parce qu’écrivant en français, elle fut considérée comme n’étant « pas une poète arabe. » Comment, en effet, se revendiquer d’une nationalité lorsque l’on est colonisé jusque dans sa langue ?

C’est dans son ouvrage Ecrire dans une langue étrangère qu’Etel Adnan raconte comment elle a résolu ce dilemme et découvert qu’elle « pouvait peindre en arabe. » Elle y explique qu’en 1955, alors qu’elle enseigne la philosophie de l’art à l’Université de Berkeley, elle est interrogée par la directrice du département sur sa pratique artistique. S’étonnant qu’Etel Adnan enseigne l’art sans le pratiquer, elle lui offre de s’essayer à la pratique du pastel. La carrière d’Etel Adnan comme artiste plasticienne débute.

Connue davantage pour ses écrits, l’œuvre plastique d’Etel Adnan étonne depuis sa découverte en 2013 lors de la Documenta de Cassel. Y étaient exposés nombre de tableaux de petit format, très colorés, des leporellos et quelques grandes toiles. Si ses supports d’expression sont divers, certains sujets sont récurrents dans son œuvre. Et parmi eux, l’engagement politique, la nature et les femmes.

Déjà chevalier des arts et des lettres, Etel Adnan peut désormais ajouter une distinction à sa biographie. Créé en 1990 par le conseil des Trustee de l’Université Américaine de Beyrouth, la médaille a notamment été attribuée à plusieurs personnalités dont l’homme politique Rafiq Hariri, l’intellectuel Constantine Zurayk ou encore le professeur émérite Nicola Khuri.

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