Faut-il croire ce que disent les artistes ? Pas toujours, non, et Chaval (1915-1968) ne fait pas exception à la règle, surtout lorsque, à la question « Que faites-vous toute la journée ? », celui-ci répond : « Je m’emmerde. » Humour ou provocation face au jeune Pierre Ajame (1939-1988) venu l’interviewer à l’automne 1966 ? Les deux, sans doute. Pourtant, ceci ne retire rien à l’intérêt de l’entretien que le dessinateur accorde au critique et écrivain quelques mois avant sa disparition.
Chaval y raconte sa vie, sa relation au non-sens, à la politique, à l’actualité – « Je [me] fous complètement [de la guerre du Viêtnam] » – et, bien sûr, à l’humour. Pourquoi dessiner tant d’oiseaux ? Parce que « l’oiseau ressemble à l’homme » et qu’il a « l’air con ». Ces entretiens reparaissent aujourd’hui aux éditions Allia, maison spécialisée dans la réédition de textes oubliés ou négligés. Certains passages ne plairont plus aux lecteurs d’aujourd’hui, notamment ceux sur les femmes ou l’autocensure (« Il est inutile que je prenne le risque de déplaire au Figaro puisque ce Figaro me donne de l’argent »), mais ces entretiens restent dans leur jus. Surtout, ils forment une formidable clé aux dessins d’humour de Chaval ici reproduits en regard du texte.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Entretiens avec Chaval
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°732 du 1 mars 2020, avec le titre suivant : Entretiens avec Chaval