MADRID / ESPAGNE
Six personnes ont été arrêtées pour trafic d’objets appartenant au patrimoine public espagnol.
Madrid. Soixante et onze pièces archéologiques ont été saisies après la découverte des activités d’un groupe de dix receleurs œuvrant entre l’Andalousie et Barcelone, cinq d’entre eux ayant été arrêtés par la police espagnole fin janvier à Grenade et un sixième à Barcelone, tandis que les quatre autres sont toujours en fuite. Des antiquités de grande valeur, telles que des chapiteaux des périodes nasride et califale, des socles, des colonnes, des arcs en plâtre, des poutres islamiques, un fragment d’arrocabe, une stèle funéraire arabe et plusieurs sculptures font partie des objets saisis.
Le groupe, composé d’une même famille originaire de Grenade, affirmait avoir hérité des objets antiques d’un parent ayant travaillé sur le site de l’Alhambra, il y a deux siècles. Cette ancienneté apparente, attestée par de fausses factures et des documents notariés frauduleux, leur permettait ainsi d’échapper à la loi espagnole de 1985 sur le patrimoine historique, qui ordonne que tous les « biens meubles ou immeubles de nature historique, susceptibles d’être étudiés avec une méthodologie archéologique, qu’ils aient ou non été extraits et qu’ils se trouvent à la surface ou dans le sous-sol, dans la mer territoriale ou sur la plateforme continentale » relèvent du domaine public et ne peuvent donc être mis sur le marché.
Confiants dans leurs faux documents, les receleurs ont proposé leurs objets à la vente en 2021 à Feriarte, grand rendez-vous annuel du marché d’antiquités à Madrid, sur le stand d’une galerie barcelonaise spécialisée en archéologie tenue par l’un des membres du groupe. Un contrôle de la brigade policière du patrimoine historique réalisé lors de la foire a suffi pour ouvrir une enquête à leur encontre. Les objets saisis sont désormais conservés aux musées archéologiques de Madrid et de Grenade, ainsi qu’au Musée de la Préhistoire de Valence, en Espagne. Les institutions estiment leur valeur totale sur le marché légal à 400 000 euros.
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En Espagne, un trafic familial d’antiquités démantelé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°627 du 16 février 2024, avec le titre suivant : En Espagne, un trafic familial d’antiquités démantelé