Spécialiste des arts africains, asiatiques et océaniens, mais aussi richissime marchand d’art pour le moins controversé, Jacques Kerchache, décédé en août 2001, fait l’objet d’un hommage grandiloquent aux éditions Gallimard. L’ouvrage permet de découvrir des œuvres de son incroyable collection, dont certaines pièces sont reproduites pour la première fois. Réunis par Martin Bethenod, journaliste et éditeur, nommé depuis délégué aux Arts plastiques, les entretiens réalisés avec les proches de Kerchache ne tarissent pas d’éloge. Jacques Chirac, “son ami de dix ans” avec qui il travailla à l’élaboration du futur Musée du quai Branly, à Paris, souligne “la justesse du regard, la force des convictions, l’immense générosité” de celui qui lançait en 1990 le manifeste “Pour que les chefs-d’œuvre du monde entier naissent libres et égaux”. Le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon affirme, pour sa part, que Kerchache aura “réussi à inscrire une utopie dans la réalité”, tandis que Jacques Friedman, président du conseil d’orientation du Musée du quai Branly, le définit comme un “passionné jusqu’à l’intolérance”, et que les artistes Orlan, Sam Szafran, Rebeyrolle ou Alain Kirili évoquent tous sa grande générosité. Un recueil un peu trop complaisant sur un personnage ambigu dont il aurait été peut-être plus intéressant d’étudier la part d’ombres et de mystères, à l’image des fétiches qu’il chérissait tant.
Martin Bethenod, Jacques Kerchache, portraits croisés, éditions Gallimard/Musée du quai Branly, Paris, 2003, 208 p., 69 euros. ISBN 2-07-011751-0
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Eloge(s) d’un collectionneur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : Eloge(s) d’un collectionneur