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POLITIQUE ITALIENNE

Eike Schmidt candidat à la mairie de Florence

L’ancien directeur des Offices s’apprête à diriger une coalition de partis de droite pour conquérir la capitale de la Toscane. Une candidature qui soulève la polémique.

Florence (Italie). C’est l’heure du choix pour Eike Schmidt. Le tout nouveau directeur du Musée Capodimonte doit décider s’il reste à Naples ou s’il rentre à Florence. L’ancien directeur des Offices (pendant huit ans) s’y consacrerait cette fois à l’art… de la politique. Les Florentins sont appelés aux urnes les 8 et 9 juin prochains pour élire leur maire et pourraient avoir la possibilité d’y glisser un bulletin au nom de l’historien de l’art allemand. Sa candidature devrait être officialisée le 6 avril au moment du lancement officiel de la campagne électorale.

Pour ses détracteurs, Eike Schmidt s’est déjà lancé dans la course à la mairie dès l’automne dernier. Ses « No comment » lorsqu’on l’interrogeait sur ses réelles intentions contrastaient avec ses critiques acerbes sur la gestion de la ville par son actuel édile Dario Nardella. Naturalisé Italien en novembre dernier, rien ne semble s’opposer à ce changement de carrière. Il dirigera une liste de coalition rassemblant les trois partis principaux de droite (Fratelli d’Italia, Forza Italia et la Ligue).

Depuis des années, le camp conservateur est à la recherche d’un nom prestigieux pour conquérir la capitale de la Toscane traditionnellement à gauche. Eike Schmidt fait figure de candidat idéal. Il jouit d’une solide popularité selon les sondages et il a bénéficié d’une forte exposition médiatique en tant que directeur du plus important musée italien. Les tensions qui agitent la gauche florentine lui garantiront un succès facile assurent ceux qui lui conseillent de se jeter dans l’arène politique. En cas de ballottage, il pourra enfin compter sur le soutien de l’ancien président du Conseil et ancien maire de Florence Matteo Renzi, dont il est un ami personnel.

Son éligibilité en question

Un obstacle important pourrait cependant compliquer ce changement de carrière. Ceux qui le voient déjà élu n’ont pas pensé qu’il pourrait ne pas être éligible. Le directeur général d’une administration ne peut en effet pas se présenter à une élection à moins qu’il ne démissionne ou ne se mette en disponibilité sans percevoir de rémunération. Un pari risqué pour l’ambitieux Italo-Allemand qui perdrait vraiment tout en cas de défaite en juin prochain. « Cher Schmidt décide-toi : fais le maire ou le directeur de Capodimonte, lui enjoint le Parti Démocrate. Florence comme Capodimonte méritent qu’on leur consacre une attention exclusive. » Les futurs mois s’annoncent compliqués pour le musée napolitain relancé par le Français Sylvain Bellanger à sa tête jusqu’en février dernier et qui doit affronter un vaste chantier de réaménagement. Qui choisir pour assurer l’intérim en cas d’officialisation de la candidature ou de victoire aux élections de son nouveau directeur ?

Le ministre de la Culture Gennaro Sangiuliano n’en a pas encore la moindre idée, mais soutient le droit de tous les citoyens à se présenter à une élection en rappelant que de nombreux dirigeants talentueux pourraient assurer l’intérim à la tête du musée parthénopéen. Des propos qui scandalisent la gauche florentine. « L’utilisation par la droite des institutions culturelles comme taxis est inacceptable. Capodimonte n’est pas un petit musée, c’est un site prestigieux qui mérite le respect, comme la ville de Florence. »

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°630 du 29 mars 2024, avec le titre suivant : Eike Schmidt candidat à la mairie de Florence

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