NEW YORK - La Fondation culturelle Ise, implantée à Tokyo, vient d’inaugurer un nouvel espace à SoHo, avec une exposition de 150 dessins du réalisateur de cinéma japonais Akira Kurosawa.
L’événement a été annoncé à grand bruit, mais des doutes ont surgi sur la solidité des fonds de cette fondation. Celle-ci a été créée en 1983 à l’initiative de la filiale américaine du groupe Ise, une entreprise spécialisée dans le commerce des œufs, qui contrôle les marchés japonais, et ceux de la côte Est des États-Unis.
La fondation accorde des bourses à des projets qui "améliorent la compréhension mutuelle et les échanges culturels entre le Japon et les États-Unis". De façon moins altruiste, elle garantit ainsi à la branche américaine de la société Ise des déductions d’impôts. Interrogés sur les avoirs de la fondation, ses sources de revenu, les sommes attribuées à des fins culturelles, les porte-parole d’Ise ont gardé le silence. The Art Newspaper a consulté les déclarations fiscales de la fondation, et découvert qu’elle ne disposait d’aucuns fonds propres. En 1992, son revenu s’est limité à un seul don anonyme de 85 000 dollars (environ 500 000 francs), qui a été redistribué. The Art Newspaper a appris que le conseil d’administration n’avait été réuni qu’une fois. À l’origine, diverses personnalités avaient accepté d’appuyer cette ambitieuse initiative, mais les sommes allouées étaient si modestes que seuls quelques projets ont pu être aidés.
Néanmoins, le fondateur du groupe, Hikonobu Ise affirme vouloir maintenant créer un musée Ise d’art moderne et contemporain à Makuhari, une banlieue de Tokyo. Âgé de 63 ans, surnommé au Japon "le Roi de l’œuf", il est un collectionneur de toiles impressionnistes et modernes (Klimt, Klee, Modigliani, Chagall...), et d’œuvres d’artistes américains modernes et contemporains notamment.
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Doutes sur la Fondation Ise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : Doutes sur la Fondation Ise