Disparition du « roi du poulet » Budi Tek, collectionneur et mécène

L’influent collectionneur et fondateur de deux musées d’art privés en Asie, Budi Tek, s’est éteint à l’âge de 64 ans à Hong Kong, le 18 mars dernier. Né à Jakarta (Indonésie) en 1957 de parents chinois, il avait fait fortune grâce à son entreprise d’élevage avicole, lui valant le titre de « roi du poulet ». 

Il découvre l’art contemporain, sur le tard en 2005 et se met à acheter de plus en plus sérieusement. En moins de vingt ans, il constitue une collection comprenant près de 2 000 œuvres, autour d’un noyau d’artistes chinois. En 2008, il ouvre son premier musée à Jakarta, suivi d’un second, en 2014, le Yuz Museum, de 12 000 m², à Shanghai.

Atteint d’un cancer en 2016, Budi Tek avait conclu en 2018 un partenariat avec le Los Angeles County Museum of Art (LACMA), prévoyant la cession d’une partie de sa collection d’art chinois au musée californien afin de constituer, à terme, une fondation publique, qui assurerait la pérennité de sa collection. Son premier don au musée, constitué de sept œuvres d’art contemporain dont les Zodiac Heads d’Ai Weiwei, a été fait il y a quelques jours. « Parce que j’ai le cancer depuis trois ans, mon souhait est de faire quelque chose avant de partir », avait-il expliqué en 2019. 

Le collectionneur sino-indonésien était aussi un mécène pour de grands musées internationaux. Il était membre collectionneur de la Tate Britain, mécène d’expositions telles que celle d’Adel Abdessemed au Centre Pompidou en 2012 et donateur de nombreuses œuvres à la Tate Moderne (Londres), au Today Art Museum de Pékin, au Brooklyn Museum (New York) et au Centre Pompidou (Paris). 

Il avait été promu Officier de la Légion d’honneur pour sa contribution au développement des relations culturelles entre la Chine et la France, en 2017.