Disparition de l’artiste Akbar Padamsee

Le peintre, sculpteur, photographe et cinéaste Akbar Padamsee est décédé le 6 janvier à l’âge de 91 ans. Il était l’un des artistes indiens du XXe siècle les plus reconnus, aux côtés de Raza, Souza et M.F. Husain dont il était proche. 

Né en 1928 à Mumbai dans une famille musulmane traditionnelle, Padamsee commence ses études à la Sir Jamsetjee Jeejeebhoy School of Art, où il rencontre le groupe d’artistes progressistes Raza, Souza et M.F. Husain, avec qui il partage des sentiments anti-nationalistes et progressistes. 

En 1951, il accompagne Raza à Paris où George Rouault l’initie à l’art occidental. Il est également remarqué par André Breton.  Sa première exposition a lieu cependant à Bombay en 1954 à la Jehangir Art Gallery. Très vite, il devient un artiste de premier plan, recevant la Lalit Kala Akademi en 1962 et une décoration de la fondation Rockefeller en 1965. Il retourne vivre en Inde en 1968 après avoir longtemps séjourné en France en y aillant même fondé une famille.

Ses peintures aux couleurs chatoyantes, qui représentent des paysages, des nus et des visages, s’inspirent des textes sanskrits ancien, des mathématiques et de la poésie. Influencé par le fauvisme et le cubisme, il crée une synthèse entre tradition et cosmopolitisme.

Outre la peinture, Padamsee expérimentait constamment avec de nouveaux médiums, notamment la photographie. Il réalisa aussi les films SYZYGY, et Events in a Cloud Chamber en 1970, et travailla par ordinateur pour réaliser l'œuvre graphique Compugraphics.

De son approche de l’art, Padamsee disait : « L’art pour moi, c’est exprimer l’invisible. Aucune moralité, aucune valeur, aucune hiérarchie ne peut entrer dans son domaine ». 

Il participa trois fois à la Biennale de Venise et fit l’objet d’importantes rétrospectives, notamment à la Royal Academy de Londres, au Museum of Modern Art d’Oxford et au Museum of Fine Arts de Boston.