« Nous aurions pu imaginer de faire de Giverny une annexe […]. Le mieux était de bâtir un partenariat scientifique et une politique de prêt, et de jouer
le rôle de parrain »
Guy Cogeval, directeur du Musée d’Orsay, Le Figaro, 12 février 2009.
L’Œil Comment le musée fête-t-il son cinquième anniversaire ?
Diego Candil Début mai nous avons organisé des événements ludiques et pour le millionième visiteur, que nous devrions accueillir pendant l’exposition « Bruxelles, une capitale impressionniste » [du 11 juillet au 2 novembre 2014], nous avons prévu un week-end culturel dans la capitale belge. Nous sommes ravis de fêter cet anniversaire avec un chiffre de fréquentation aussi symbolique ; nous avons franchi un cap. C’est un moment important, car le musée a ouvert très rapidement en 2009 : entre la décision de reprendre le Musée d’art américain et la création d’un nouvel établissement public de coopération culturelle, il s’est écoulé moins d’un an. Sans le courage de notre président, Jean-Louis Destans, cela aurait été impossible. Pour la première fois, on peut prendre le temps de regarder en arrière et dresser un premier bilan. À l’ouverture, l’objectif était de faire au moins aussi bien que notre prédécesseur, dont le record était de 90 000 visiteurs. En 2009, nous avons attiré environ 140 000 visiteurs, depuis nous alternons entre 150 000 et 240 000 personnes sur sept mois, car nous sommes ouverts d’avril à fin octobre. Mais la fréquentation n’est pas notre seul motif de satisfaction ; la reconnaissance de la qualité de notre programmation était un objectif fondamental. Il est aujourd’hui rempli car nous avons réussi à nous imposer naturellement dans le panorama muséal de la région, mais aussi à l’étranger auprès de grandes institutions qui nous prêtent régulièrement des œuvres.
Le projet d’un musée dédié aux impressionnismes avait soulevé un certain nombre de critiques. A-t-il désormais trouvé sa place ?
Oui, cela avait suscité beaucoup de débats. En France, il y a un vrai paradoxe autour de l’impressionnisme, on considère généralement qu’il s’agit d’un sujet galvaudé. Or, en regardant de plus près, on s’aperçoit que certains protagonistes et aspects du mouvement ont été très peu étudiés. Une de nos missions est d’ailleurs de faire bouger les lignes, de bousculer les idées reçues sur l’impressionnisme : en élargissant ses bornes chronologiques pour comprendre ses prémices ainsi que ses conséquences, notamment ses filiations dans l’art moderne et contemporain ou son impact
à l’étranger. Même pour les sujets nettement grand public, nous essayons toujours d’avoir un angle d’approche particulier qui tend à faire avancer la recherche, et qui nous permet de toucher et de fidéliser des publics très diversifiés.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Nous avons initié un accrochage semi-permanent « autour de Monet », et j’aimerais beaucoup l’enrichir avec des œuvres de référence. Mais cela pourra difficilement se faire sans un mécénat important ou des donateurs, car le prix des œuvres impressionnistes est prohibitif.
Dans cette optique, nous allons mettre en place une société des amis. Parallèlement, nous voulons continuer à améliorer et à diversifier les services aux publics pour qu’ils s’approprient encore davantage le musée. À terme, nous souhaitons ouvrir le musée toute l’année, avec l’idée de proposer pendant la basse saison une programmation axée sur la « collection » et des expositions dossiers. Cela nous permettrait d’accentuer encore nos actions pédagogiques et notre ancrage local. Mais pour ces projets il faut faire évoluer le lieu et envisager des travaux d’agrandissement. Cela nécessite
un budget conséquent et d’être propriétaire des murs, ce qui n’est pas le cas actuellement. L’établissement public envisage ainsi d’acheter le musée, puis de mener des travaux à l’horizon 2020.
Est un établissement public de coopération culturelle ouvert en 2009, il est 3e du palmarès 2014 des musées des petites villes du Palmarès des musées Artclair.
C’est le nombre de visiteurs qu’a accueillis le musée au rythme de deux expositions par an. Attendu cet été, le millionième visiteur gagnera un week-end à Bruxelles.
Directeur général du Musée des impressionnismes Giverny (MDIG) depuis sa création, Diego Candil a administré le Musée d’art américain Giverny de 2001 à 2008. Il a également collaboré à la création de plusieurs salons dont Paris Photo
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Diego Candil - Le million aux « impressionnismes »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : Diego Candil - Le million aux « impressionnismes »