Deux toiles de Gauguin et Bonnard volées en 1970 retrouvées en Italie

Le ministre de la Culture italien, Dario Franceschini ainsi que le général des carabiniers, Mariano Mossa, ont annoncé avoir retrouvé les deux toiles volées à Londres en 1970 chez les Mark-Kennedy. Un communiqué diffusé par les autorités italiennes fait notamment état du parcours de ces œuvres et des étapes de l’enquête menée pour les retrouver.

Les toiles dérobées en 1970 avaient été réduites par les voleurs avant d’être oubliées dans un train sur la ligne Paris-Turin. Le personnel des chemins de fer de Turin, ne se doutant pas de la valeur de leur découverte, a par la suite mis en vente aux enchères publiques ces œuvres qui ont alors été adjugées pour une somme équivalente à 23 euros, 5 années après le vol à Londres.

C’est à la suite de la réception de deux photographies représentant les tableaux que les agents de police de la Carabinieri Tutela Patrimonio Culturale – unité spécialisée semblable à notre Office Central de lutte contre le trafic des biens culturels –, ont entamé une enquête préliminaire qui établissait leur vente en 1975. Elles coïncidaient également avec la base de données des œuvres volées des carabiniers italiens.

Il restait toutefois à attester de leur authenticité. A ce stade des investigations, l’œuvre attribuée à Paul Gauguin fut retrouvée dans un catalogue de vente chez Sotheby’s Londres, datant de 1961. Partant de là, les enquêteurs ont pu confirmer la correspondance entre les photos reçues et le vol commis en 1970 concernant les toiles « La femme aux deux fauteuils » (1889) de Pierre Bonnard et « Fruits sur une table ou nature au petit chien » (non datée) de Paul Gauguin. Par ailleurs, des experts français ont été contactés dans le but de confirmer le diagnostic des policiers.

Les héritiers des propriétaires volés en 1970 ont ensuite été contactés, parallèlement aux recherches menées pour prouver l’origine frauduleuse de l’achat fait en 1975 par un amateur d’art italien. Une enquête est toujours en cours pour établir la bonne foi du possesseur des œuvres et reconstituer le parcours complet de ces tableaux de Londres à l’Italie.