Les arts d’Asie sont aussi et bien sûr à découvrir dans les musées. Jades, bronzes et ivoires anciens enrichissent notre vision.
La gloire des empereurs disparus
Des débuts de l’âge du bronze (IIe et Ier millénaires avant notre ère) jusqu’à l’époque des Liao (916-1125), “Chine : la gloire des empereurs” réunit près de 200 pièces découvertes après 1973, lors de fouilles de sépultures ou de sites cultuels. Des cloches, des vases pour aliments ou pour boissons adoptant diverse formes – notamment animales – témoignent de la maîtrise de la fonte du bronze dont faisaient preuve les artisans chinois à l’époque des Shang (vers 1550-771 av. J.-C.). La riche province du Shaanxi sera largement représentée, avec notamment des soldats aux visages personnalisés et un cheval de l’armée en terre cuite, mis au jour dans l’une des fosses de l’ensemble funéraire de la dynastie des Qin (221-207 av. J.-C.). Plusieurs mobiliers de tombes permettront néanmoins d’évoquer d’autres contrées, comme les différents sites du Henan : Xujialing – d’où provient une chimère en bronze incrustée d’or et turquoise –, Heshangling et Xiasi. Autre aspect intéressant des grandes techniques de la création chinoise : plusieurs ensembles d’orfèvrerie, tels un cheval et un brûle-parfum en bronze doré provenant de la tombe de la princesse Yangxin, sœur de l’empereur Wudi (141-87 av. J.-C.) ainsi qu’une partie importante du trésor de la pagode du Famensi (dynastie des Tang, 618-907), constituée de reliquaires en or, en cristal de roche ou des vases en métal, verre et grès.
- CHINE : LA GLOIRE DES EMPEREURS, 2 novembre-28 janvier, Petit Palais, avenue Winston Churchill 75008 Paris, tél. 01 42 65 12 73, tlj sauf lundi, 10h-17h40.
Le charme de l’ivoire
Reflet de la société japonaise de l’époque Edo (1603-1867), les netsuke et okimono témoignent d’une réelle dextérité dans la technique de l’ivoire. L’exposition-dossier du Musée des beaux-arts d’Orléans regroupe près de 150 de ces petits objets d’art nippons, considérés comme les témoignages d’un artisanat créatif et vivant, parfois grave, parfois humoristique...
- NETSUKE ET OKIMONO, IVOIRES DU JAPON, jusqu’au 30 septembre, Musée des beaux-arts d’Orléans, Place Sainte-Croix 45000 Orléans, tél. 02 38 79 21 55 (semaine) 02 38 79 21 83 (week-end), tlj sauf lundi, 10h-18h,11h-18h mardi et dimanche, 10h-20h mercredi.
La poignante mélancolie des choses
De grandes dimensions, les paravents réalisés par le peintre Ishiodori Tatsuya sont inspirés de la tradition du Rinpa (XVIIIe siècle), âge du naturalisme, des fonds élaborés avec la technique de feuilles d’or, des masses arrondies et animées dans des paysages. Son œuvre est également empreinte du décor des villes modernes et des grands courants de l’abstraction occidentale. Ses paravents illustrent une nouvelle version du roman fondateur de la littérature japonaise : le Genji monogatari (le Dit du Genji), écrit par une dame d’honneur de la cour impériale, à l’époque des Heian (794-1185). Cet ouvrage millénaire raconte les aventures sentimentales du prince Genji et dépeint la société courtoise, exaltant une forme de raffinement inquiet appelé “mono no aware”, traduit par “la poignante mélancolie des choses” ou “la pathétique splendeur du transitoire”.
- LES MILLE LUNES DU PRINCE GENJI, 26 septembre-9 décembre, Mitsukoshi-Étoile, 3 rue de Tilsitt 75008 Paris, tél. 01 44 09 11 11, tlj sauf dimanche et jours fériés, 10h-18h.
Sur les traces des dalaï-lama
Empruntant le Tsango, fleuve sacré provenant des sommets de l’Himalaya, jusqu’au Potala, demeure des dalaï-lama, puis au monastère de Samye, le parcours imaginaire de Ruth Van der Molen nous permet de découvrir trente-six photographies consacrées au Tibet et tirées de son Carnet de voyage.
- PARCOURS TIBÉTAIN, jusqu’au 5 novembre, Musée de l’Homme, Palais de Chaillot 75016 Paris, tél. 01 44 05 72 72, tlj sauf mardi et jours fériés, 9h45-17h15.
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« Des grains de sable sur le parcours éternel de l’objet » (part II)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°111 du 22 septembre 2000, avec le titre suivant : « Des grains de sable sur le parcours éternel de l’objet » (part II)