Des employés du MoMA demandent au musée de boycotter Israël

Un groupe d’employés du Museum of Modern Art (MoMA) ont publié une lettre ouverte qui exhorte l’institution à « réfléchir à l’impact de son silence » vis-à-vis des attaques israéliennes contre la Palestine. Ils demandent aux dirigeants du musée d’appeler à un cessez-le-feu inconditionnel à Gaza mais plus encore à boycotter Israël sur les plans culturels et universitaires.

« Nous sommes fermement convaincus que la crise actuelle doit être considérée comme un génocide et traitée de toute urgence » disent-ils dans la lettre, rappelant que plus de 100 000 (*) Gazaouis sont morts, blessés, présumés morts ou portés disparus et que plus d’un million ont été déplacés depuis l’attaque sanglante du Hamas du 7 octobre 2023. « Nous pensons que les institutions culturelles, y compris la nôtre, ont la responsabilité d’engager des discussions sur des enjeux mondiaux importants, en particulier ceux qui affectent la vie et le bien-être d’innombrables individus ».

Les signataires de la lettre appellent les dirigeants du MoMA à s’engager dans la Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI) ou tout du moins à s’inspirer de ses principes. Lancée en 2004 par un groupe d’intellectuels palestiniens de Cisjordanie, la PACBI plaide pour un boycott des institutions universitaires et culturelles israéliennes en raison de « leur complicité dans le déni des droits palestiniens par Israël ».

Lors de sa publication, la lettre comportait les signatures de vingt-cinq employés du MoMA, à laquelle se sont rajoutées celles d’artistes et autres acteurs culturels qui expriment leur soutien. La liste comprend à ce jour un peu plus de deux cent cinquante noms.

Cette lettre ouverte intervient quelques jours seulement après la manifestation d’environ huit cents militants pro-palestiniens dans le hall d’entrée du MoMA samedi 10 février, contraignant le musée à fermer ses portes pour la journée. Les manifestants ont exigé le départ de plusieurs membres du conseil du MoMA, les accusant de financer directement « l’occupation sioniste en investissant dans la production d’armes israéliennes et la fabrication de dispositifs de surveillance ».

Les protestations pro-palestiniennes se sont récemment multipliées à New York. Plus d’une centaine d’employés de musées et d’acteurs culturels new-yorkais ont publié samedi une lettre ouverte qui condamne le « silence honteux » des institutions de la ville face aux attaques israéliennes sur Gaza. Une vingtaine de manifestants ont également interrompu lundi une conférence au Jewish Museum de New York, pour protester contre l’exposition en cours d’une série de peintures de l’artiste israélo-ukranienne Zoya Cherkassky, qui illustrent les massacres perpétrés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre.