« Tombe la neige. Tu ne viendras pas ce soir. Tombe la neige. Et mon cœur s’habille de noir. Ce soyeux cortège. Tout en larmes blanches. L’oiseau sur la branche. Pleure le sortilège. Tu ne viendras pas ce soir. Me crie mon désespoir. Mais tombe la neige. Impassible manège. Tombe la neige. Tu ne viendras pas ce soir. Tombe la neige. Tout est blanc de désespoir. Triste certitude. Le froid et l’absence. Cet odieux silence. Blanche solitude. Tu ne viendras pas ce soir. Me crie mon désespoir. Mais tombe la neige. Impassible manège. » Chantée par Adamo, la chanson est triste, plus nostalgique que mélancolique avec sa petite ritournelle désuète. Réinterprétée par une amie de Claude Lévêque, le vieux tube devient dramatique, violent, écrasant l’espace dépouillé simplement recouvert d’une estrade de bois. Un simple néon blanc lévite au centre de la pièce, fanal funeste que l’on se prend de plein fouet. Peu d’éléments pour un maximum d’effets sans emphase et sans maniérisme seulement les leitmotive de l’artiste. La voix féminine hésitante rappelle celle de madame Lévêque, sa mère mise à contribution dans de précédentes œuvres, le rôle ambigu de la lumière, le dépouillement nourrissent par l’absence cette Ligne blanche, « un espace d’attente où les choses ne se résolvent pas... le néant, le vide ». Elle laisse une trace redoutable et indélébile dans le cœur et l’esprit, remuant la boue des souvenirs tout en réussissant à échapper au pathos. Une gravité noble et terrible qui flirte avec le sublime.
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Claude Lévêque
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°564 du 1 décembre 2004, avec le titre suivant : Claude Lévêque