Chantal Nedjib propose un tremplin aux photographes

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 mai 2004 - 579 mots

Chaque année la fondation CCF remet deux prix à des photographes professionnels encore peu connus, auquel s’ajoute pour la première fois, le prix Charles de Croisset, du nom de l’ancien P.-D.G. Chantal Nedjib est la directrice de communication du groupe et déléguée générale de la fondation.
Engagée il y a une vingtaine d’années pour monter le service de presse, Chantal Nedjib a depuis développé sponsoring, mécénat, édition, internet et intranet, dirigeant à présent une équipe de vingt personnes. La petite histoire de l’entreprise relate que le CCF a toujours entretenu un lien avec l’image, ayant été le banquier de Gaumont et de Pathé.
Mais l’attention portée à la photographie remonte à 1987, lorsque Chantal Nedjib doit promouvoir la société sans pouvoir rivaliser avec les autres banques concurrentes sur le terrain de la publicité.
Elle imagine alors d’employer ce médium dans les rapports annuels et de confier chaque année le regard sur l’entreprise à un grand photographe, pour en citer quelques-uns : Salgado, Elliot Erwitt, Marc Riboud ou Raymond Depardon. Elle insiste sur la carte blanche laissée aux photographes. En 1989, la banque passe un partenariat de mécénat « classique » avec le CNP et collabore aux expositions qui ont lieu au Palais de Tokyo. Au bout de quatre ans, l’envie de ne pas être seulement spectateurs mais également initiateurs commence à germer, d’autant que le CCF fête son centenaire en 1994 : l’heure d’un nouveau positionnement a sonné. Chantal Nedjib mène une enquête pour savoir où l’entreprise pourrait être la plus active. Aider des photographes s’impose à une époque où la photo n’est pas encore à la mode, où les photographes exposent peu en galeries et où les journaux ne commandent plus de grands reportages. Une fondation, affichant une volonté d’action pérenne, est créée en 1995.
Elle permet de valoriser le travail des photographes pendant un an et d’éditer leur première monographie – en coédition avec Actes Sud. La ligne artistique est plutôt libre, privilégiant la représentation du réel, un choix important pour le CCF qui veut demeurer proche de ses clients. Chaque année un conseiller artistique, l’Anglaise Carol Brown fut la dernière en date, est chargé de sélectionner une dizaine de travaux parmi les quatre cents-cinq cents participants, pour un comité exécutif qui élira les deux lauréats. Galeries, centres d’art et certains musées ayant une ouverture sur des lieux privés ont tout de suite été associés car il ne fallait surtout pas exposer dans la banque ! « Le plus courageux a été Baudoin Lebon qui a joué le jeu dès la première année. »
Il présentera en septembre 2004 les deux lauréats de l’année : Malala Andrialavidrazana et Patrick Taberna, qui seront ensuite exposés en province.
Pour les vainqueurs de 2003, on signalera leur passage en mai à L’Arsenal de Metz et en juin-juillet à la galerie du Réverbère de Lyon. Cette année, le prix Charles de Croisset, du nom de l’ancien
P.-D.G. tout juste parti à la retraite, se joint aux deux autres : « Ça n’est pas un troisième prix, c’est un prix spécial, un coup de cœur. Il a été attribué à Renaud Auguste-Dormeuil. » (Cf. pp. 6-7.) Le CCF s’associe également à de grandes expositions (Magnum, Brassaï, Gursky, Cartier-Bresson, Patrick Faigenbaum…). Parallèlement, les images plus institutionnelles du groupe sont toujours réalisées par des photographes de talent, à l’instar du prometteur Ambroise Teznas, dont les clichés sont visibles sur le site de la banque et qui a tiré le portrait de certains chanceux !

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°558 du 1 mai 2004, avec le titre suivant : Chantal Nedjib propose un tremplin aux photographes

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