Chantal Mauduit : « Le marché ne faiblira pas »

Chantal Mauduit, expert associé au Cabinet Turquin-Mauduit-Etienne, Paris

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 4 octobre 2007 - 259 mots

Depuis quand la peinture du XVIIe siècle est-elle à la mode ?
Contrairement à la peinture du XVIIIe siècle, qui fut remise en vogue par l’Impératrice Eugénie, la peinture du XVIIe n’est pas revenue à la mode au XIXe siècle. Il faut attendre 1934 avec l’exposition des Peintres de la Réalité pour qu’un premier déclic s’opère. Mais la vraie redécouverte s’effectue à la Libération, grâce à l’historien de l’art Jacques Thuillier qui fait une thèse sur Simon Vouet. Par la suite, Pierre Rosenberg en rédigera une sur Nicolas Poussin.

Quelles sont les figures marquantes de ce siècle ?
Peintre de Louis XIII, Simon Vouet est alors le leader de la peinture française. C’est le premier artiste à être aussi proche du pouvoir royal, rôle que prendra par la suite Charles Le Brun. Il a fait école et son atelier a réalisé de nombreux décors dans les hôtels particuliers du Marais. Nicolas Pousssin est aussi une figure emblématique, mais il est à part. Il ne participe pas au milieu de la Cour, n’a pas d’atelier, travaille seul et fait l’essentiel de sa carrière en Italie. S’il fait école, c’est presque malgré lui.

Le marché est-il arrivé à maturité ?
Pour ce qui est des grands noms, le marché ne faiblira pas. En ce qui concerne les œuvres d’autres créateurs comme Louis de Boulogne, Charles de la Fosse, Nicolas Bertin, leurs prix ont déjà considérablement augmenté. Ils continueront à progresser, mais dans des proportions moindres. Cette peinture plaira toujours, car elle est moins sophistiquée que celle du XVIIIe siècle et correspond davantage à nos goûts.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°264 du 7 septembre 2007, avec le titre suivant : Chantal Mauduit : « Le marché ne faiblira pas »

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