À Chambord, un médiateur entre nature et culture

1968 Sarthois de naissance, Pierre Dubreuil s’intéresse très tôt à la politique, en s’impliquant dans l’antenne locale du RPR. Il y milite « brièvement » aux côtés de François Fillon. Des études parisiennes sur les bancs de la faculté de droit d’Assas le mènent à une carrière administrative, entamée au milieu des années 1990 dans la préfecture de l’Eure, puis il rejoint le maire RPR de Saint-Germain-en-Laye, Michel Péricard. Déçu par les orientations du parti, il entre à l’École supérieure de l’éducation nationale.

2001 À sa sortie de l’école, il devient le premier directeur des ressources humaines au Muséum national d’histoire naturelle. Il arrive alors dans un établissement placé sous administration provisoire, dont il pilote le redressement. Promu secrétaire général en 2004, puis directeur général des services en 2009, il est le lieutenant du directeur général Bertrand-Pierre Galey, engagé dans une réforme profonde de l’établissement. Dans le même temps, Pierre Dubreuil réoriente sa carrière politique, en participant en 2002 à la campagne présidentielle de Jean-Pierre Chevènement. Sous les couleurs du Mouvement républicain et citoyen, il intègre le conseil municipal du 5e arrondissement de Paris en 2008, puis est élu conseiller régional en 2010. Il envisage même un temps une candidature dans la deuxième circonscription de Paris aux élections législatives de 2012.

2013 Pierre Dubreuil prend la direction de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) dans un contexte social tendu. Son arrivée est alors perçue comme un signe positif par les syndicats, mais agace l’opposition de droite : les nominations de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti sont alors interprétées comme des faveurs politiques. Vice-président du groupe socialiste au conseil régional francilien, le nouveau directeur général de l’Inrap n’échappe pas à ces soupçons. Il quitte l’institut archéologique au terme de son mandat pour retourner en tant que directeur général délégué au Muséum d’histoire naturelle, où l’attend une réorganisation des directions et départements scientifiques.

2018 Le gouvernement choisit Pierre Dubreuil pour piloter la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Un exercice particulièrement périlleux qu’il mène à son terme en 2020, non sans susciter quelques critiques : le choix d’une gestion régionalisée des aires marines lui est reproché. En tant que directeur de ce nouvel Office français de la biodiversité, il représentait la France à la COP15 pour la biodiversité en décembre dernier.

2023 L’administrateur abonné aux incendies sociaux et financiers est nommé à la direction du domaine de Chambord. Un domaine que Jean d’Haussonville lui laisse en bon état, et quasi autonome financièrement. Pour Pierre Dubreuil, c’est une première : il arrive dans une maison en ordre de marche. Ses accointances avec le monde la chasse – qu’il a essayé de réconcilier avec les écologistes au sein de l’OFB – lui aurait ouvert les portes de la résidence de François Ier. Il y avait d’ailleurs déjà posé un pied en juin 2021, via la signature d’une convention de trois ans entre le château et l’OFB. À la suite de son expérience acquise dans des établissements culturels et scientifiques, il entend développer à Chambord des résidences d’artistes, l’innovation numérique et « l’excellence écologique ».