Canular au Prado

Accrochages sauvages à Madrid

Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1996 - 211 mots

Un peintre totalement inconnu a non seulement réussi à accrocher ses toiles aux murs de deux des plus prestigieux musées madrilènes, mais un de ses tableaux est même resté exposé quatre jours au Prado avant que le personnel ne le décroche !

MADRID. Il est l’heure de la fermeture quand les gardiens du Centro de Arte Reina Sofía découvrent, accroché au mur de l’une des salles de la collection permanente, un tableautin signé V. R. Roizo. Aus­sitôt après en avoir averti la direction, les gardiens décrochent la toile et la déposent dans les réserves. La scène se répète quel­que temps après au Prado, où, entre deux vanités hollandaises, apparaît une toile avec un horrible crâne, dans un cadre en bois doré semblable à ceux qui l’entourent. L’œuvre est intitulée El después (L’après) et signée, évidemment, V. R. Roizo. Les gardiens présentent un rapport à la direction qui, inexplicablement, ne prend aucune mesure. Le tableau reste exposé quatre jours, jusqu’à ce qu’un visiteur se plaigne. C’est finalement le peintre lui-même qui viendra élucider ce mystère : V(ictor) R(uiz) Roizo, peintre madrilène de 39 ans, voulait seulement se faire connaître et a eu raison de penser qu’exposer son œuvre "avec Rembrandt et toute la bande" pourrait constituer "une bonne carte de visite" !

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°31 du 1 décembre 1996, avec le titre suivant : Canular au Prado

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