Dans l’attente de nouvelles annonces en faveur des arts plastiques, la priorité est aux grands travaux et aux monuments historiques.
PARIS - Le ministre de la Culture et de la Communication souhaite laisser à son successeur – « et mon plus grand souhait est de me succéder à moi-même », a-t-il précisé – « une maison en bon ordre ». Cela implique notamment d’obtenir des arbitrages budgétaires favorables à son portefeuille. Lors de la présentation à la presse du projet de loi de finances (PLF) pour 2007, Renaud Donnedieu de Vabres a ainsi exprimé sa satisfaction de présenter une hausse de 7,8 % des crédits de paiement de son ministère pour un total de 3,2 milliards d’euros, ressources extrabudgétaires comprises. Hormis ces affectations « pérennes » constituées par le fonds de concours pour les monuments historiques prélevés sur le produit des droits de mutation (lire le JdA no 243, 22 septembre 2006, p. 3) et les taxes fiscales destinés au Centre national du livre, l’augmentation retombe toutefois à 2,2 %.
Conformément aux attentes, Renaud Donnedieu de Vabres a confirmé que le patrimoine monumental serait l’une de ses priorités pour 2007. Les crédits de paiement atteindront 250 millions d’euros, auxquels s’agrégeront les 140 millions promis par le Premier ministre le 14 septembre à Amiens. Le budget affecté aux monuments historiques devrait ainsi s’élever à 390 millions d’euros quand le secteur en réclamait 350 pour enrayer la crise. Toutefois, ce fonds spécial correspondra à deux annuités de cette nouvelle ressource fiscale (2006 et 2007), et les crédits risquent fort de sombrer dès 2008 si de nouveaux expédients ne sont pas mis en œuvre l’an prochain. Gare également aux effets d’annonce, car si 275 millions d’euros étaient inscrits au PLF 2006, seuls 241 millions ont finalement été débloqués. Plusieurs grands chantiers phagocyteront par ailleurs l’enveloppe (Grand Palais, Cité de l’architecture et du patrimoine, châteaux-musées de Pau, Compiègne et Fontainebleau).
Les musées bénéficieront pour leur part de 340 millions d’euros. La priorité ira à l’investissement en faveur des établissements publics, avec un trio gagnant pour Versailles, le Louvre et son futur département des Arts de l’Islam, et, en outsider, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée de Marseille (Mucem), conformément au protocole signé en juillet dernier avec les collectivités locales. En revanche, et comme l’an passé, les crédits publics destinés aux acquisitions d’œuvres d’art poursuivent leur dégringolade. Ils n’atteindront plus que 18 millions (dont 4,6 destinés à l’indemnisation des biens spoliés) contre 31,2 en 2005 (soit plus de 40 % de diminution en deux ans).
Annonces lors de la FIAC 2006
En matière de grands travaux, le chantier majeur des sept prochaines années concernera le quadrilatère Richelieu à Paris, qui fera l’objet d’une rénovation complète permettant l’installation de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA). Il en coûtera 173 millions d’euros, pris en charge pour moins du tiers par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le ministère de la Culture compte pour sa part financer les travaux grâce aux produits de la cession de trois hôtels particuliers abritant ses services administratifs, dont la médiathèque de l’architecture et du patrimoine et la donation Lartigue, pour lesquels aucune solution de relogement n’a encore été arrêtée (lire le JdA no 239, 9 juin 2006, p. 6).
En ce qui concerne les autres secteurs, la rigueur est plutôt de mise, avec un budget en stagnation pour les Archives, malgré les travaux entrepris pour la construction du nouveau Centre de Pierrefitte-sur-Seine, et en très légère hausse pour l’éducation artistique ( 1,7 %). Éternels parents pauvres, les arts plastiques devront encore attendre des jours meilleurs. 50,3 millions d’euros leur seront affectés en crédits de paiement (75,7 millions avaient été annoncés dans le PLF 2006 alors que moins de 49 millions sont aujourd’hui inscrits dans la loi de finances 2006 !). La priorité ira à l’achèvement des travaux des Manufactures nationales des Gobelins et de Sèvres, au lancement de l’association de préfiguration du Palais de Tokyo et à la réflexion pour l’installation d’un centre européen et international de création contemporaine sur l’île Seguin. Un effort devrait également être consenti en faveur de la commande publique. Renaud Donnedieu de Vabres devrait toutefois annoncer une nouvelle série de mesures dans le cadre de la prochaine Foire internationale d’art contemporain (FIAC). Espérons qu’elles n’interviendront pas trop tard afin de donner un coup de fouet à la manifestation.
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Budget en hausse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°244 du 6 octobre 2006, avec le titre suivant : Budget en hausse