Réduction de la précarité, démocratisation de l’accès à la culture, meilleure répartition de la manne budgétaire entre Paris et la province, ce sont quelques-uns des points forts du budget (16,039 milliards, soit 0,98 % des dépenses de l’État). Toutefois, eu égard aux ambitions affichées, la hausse des crédits ( 2,1 %) semble modeste.
PARIS. Après les grèves dans les musées au printemps, la situation de l’emploi au sein du ministère de la Culture a, semble-t-il, constitué une des principales préoccupations pour l’élaboration du budget, qui progresse de 329 millions ( 2,1 %) par rapport à la loi de finances initiale de 1999. Considérant que “les grands travaux lancés dans la précédente décennie n’ont pas été accompagnés par des créations d’emplois statutaires en nombre suffisant”, Catherine Trautmann a en effet annoncé la création de 295 emplois, “afin de titulariser des vacataires recrutés pour couvrir des besoins permanents du service public”. Elle a par ailleurs signé une circulaire “qui prohibe le recrutement de nouveaux agents contractuels lorsque ce recours n’est pas autorisé par les textes sur la fonction publique”. Une invitation à respecter la loi, en quelque sorte. Du côté syndical, on se félicite naturellement du respect des engagements pris en juin, mais “la mesure technique utilisée pour créer des emplois n’est pas reconductible”. Aussi l’intersyndicale de la Culture s’interroge-t-elle sur “la nature des mesures futures nécessaires pour parvenir à la création des 2 000 emplois permettant de résorber la précarité”. Elle souligne également que le budget “n’est pas revenu à son niveau de 1993 (0,96 %) en raison de l’intégration en 1995 des services de l’architecture et de charges nouvelles”. Malgré ces réserves, les engagements pris par le ministère – du partenariat avec l’Éducation nationale annoncé au printemps dernier, en vue de développer les enseignements artistiques à l’école, à l’amélioration de la sécurité dans les musées, dont une série de vols spectaculaires avait souligné l’insuffisance – sont pris en compte dans ce budget. Constatant le déséquilibre flagrant entre musées nationaux et musées classés et contrôlés dans la répartition du Fonds du patrimoine – dont la dotation sera reconduite à 100 millions de francs –, Catherine Trautmann promet de le corriger. Si l’ambition est la même pour les crédits d’investissement, 40 millions sont tout de même prévus pour la Cité de l’architecture et du patrimoine à Chaillot, et 100 millions pour la Maison du cinéma à Bercy. La démocratisation de l’accès à la culture est l’autre grand chantier de Catherine Trautmann. L’extension à tous les monuments et musées nationaux de la gratuité le premier dimanche du mois, expérimentée avec succès au Louvre depuis 1996, et le relèvement de 12 à 18 ans de l’âge pour bénéficier de l’entrée gratuite s’inscrivent dans cette perspective. Par ailleurs, l’effort de rétablissement des crédits du patrimoine à un niveau correspondant aux besoins, après les coupes sombres du budget 1997, se poursuit. Quant au poids relatif des crédits destinés aux grandes opérations (Grand Palais...), il se réduit, au profit notamment des subventions à la restauration de monuments historiques n’appartenant pas à l’État.
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Budget de la Culture : priorité à l’emploi
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°89 du 24 septembre 1999, avec le titre suivant : Budget de la Culture : priorité à l’emploi