Une histoire de chèques sans provision et la saisie d’œuvres d’art présentées au Centre des Zitelle, dans le cadre de l’exposition \"Pedro Almodóvar par Christian Leigh\", risquent de remettre en cause la participation des États-Unis à la Biennale de 1995.
VENISE - Les œuvres montrées au Centre des Zitelle, géré par une société privée, faisaient partie de l’exposition "Pedro Almodóvar par Christian Leigh" et devaient créer un parcours illustrant l’imaginaire du réalisateur espagnol.
Christian Leigh a disparu dès la fin de l’exposition sans payer ses dettes et, surtout, après avoir émis des chèques sans provision. Il devrait 200 millions de lires (660 000 francs environ) à l’entreprise de transports Pancironi de Milan et 50 millions de lires (165 000 francs environ) au Centre des Zitelle. D’où la décision de retenir les œuvres – dont des toiles de Warhol et de Lichtenstein –, dans l’attente d’un règlement.
Le Centre des Zitelle, ayant perdu l’espoir de récupérer l’argent, a décidé de restituer les œuvres aux collectionneurs américains, à condition que ceux-ci paient les frais de transport, et qu’ils engagent avec le Centre des Zitelle une action en justice contre la Biennale. Les plaignants s’appuient sur le fait que l’exposition Almodóvar faisait partie du programme de la Biennale et s’inscrivait dans une série d’expositions intitulées "Glissements".
La Biennale ne peut plus éluder ses responsabilités. Si Christian Leigh ne veut pas, ou ne peut pas, faire face à ses dettes, la Biennale devra trouver une solution. Les diplomates œuvrent pour un tel dénouement. Mais Rex Moser, responsable de l’United States Information Agency, organisation dont dépendent les prêts d’œuvres d’art des États-Unis, a d’ores et déjà menacé de boycotter la Biennale de 1995.
De son côté le secrétaire général de la Biennale, l’avocat Raffaelo Martelli a affirmé que "la Biennale n’a aucune responsabilité dans l’affaire du Centre des Zitelle, comme l’attestent deux lettres par lesquelles Christian Leigh assume l’entière prise en charge de l’organisation et du financement de l’exposition". Néanmoins, la Biennale a décidé de poursuivre Christian Leigh pour escroquerie, dans la mesure où les chèques qu’il a émis étaient sans provision.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°9 du 1 décembre 1994, avec le titre suivant : Boycottage américain ?