À quarante-six ans, l’antiquaire parisien Bernard Dulon est considéré comme l’un des spécialistes
en arts premiers les plus doués de sa génération. Issu d’une famille de collectionneurs de tableaux et d’art précolombien, il chine ses premiers objets sur les marchés aux puces à douze ans. Il avoue avoir « toujours été passionné par les arts primitifs ». Il a à peine vingt ans et une licence d’ethnologie en poche lorsqu’il inaugure sa première enseigne rue Guénégaud dans un minuscule réduit d’un mètre sur quatre.
Il patiente jusqu’en 1982 pour ouvrir une vraie galerie. Son parcours est jalonné d’expositions qui ont assis sa réputation. Plutôt porté sur le continent africain, il goûte aussi à la sculpture mexicaine préhispanique et à la statuaire océanienne de la période précontact. « Il n’est pas impossible que je présente à nouveau de l’art précolombien. Malheureusement la sculpture océanienne est devenue trop rare et trop chère. Et le marché de l’art océanien tourne beaucoup à l’ethnographie, ce qui m’intéresse moins. » Depuis 2004, comme beaucoup d’antiquaires marqués par un ralentissement de l’activité commerciale du marché de l’art, Bernard Dulon parcourt le monde de foires en salons. Après Paris, Bruxelles et New York, il réserve cet été une étape importante à la biennale de Monaco en parallèle d’une exposition grandiose intitulée « Arts of Africa » qui se tiendra au Grimaldi Forum du 15 juillet au 4 septembre sous la houlette de l’historien Ezio Bassani. « L’art africain ne doit pas être un art ésotérique. Sa beauté doit véhiculer son accès à un large public. » En ce sens, l’ouverture à l’horizon 2006 du musée du Quai Branly, « le plus beau musée du monde dans ma spécialité », le réjouit au plus au point. Mais « cela ne peut pas créer d’effet de mode car on est dans un domaine où les objets ne sont ni signés, ni datés, ce qui effraie le grand public. »
PARIS, galerie Bernard Dulon, 10 rue Jacques Callot, VIe, tél. 01 43 25 25 00.
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Bernard Dulon : l’Afrique dans la peau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°567 du 1 mars 2005, avec le titre suivant : Bernard Dulon : l’Afrique dans la peau