Bernard Blistène - Promeneur intellectuel

Maintes fois annoncé aux postes suprêmes de la hiérarchie ministérielle et culturelle, c’est en électron surdoué mais atypique que ce fou de Jarry, de Roussel et des hasards du langage construit sa carrière d’institutionnel. Version oblique. C’est au Centre Pompidou qu’elle s’engage au début des années 1980. C’est là qu’elle se poursuit depuis le 1er janvier 2009. Son credo ? S’approcher de l’art « en pistant les artistes ». Et il en piste beaucoup, à commencer par Raymond Hains, sur le pas duquel Blistène règle longtemps le sien. Intellectuel tout-terrain, d’une culture aussi vive que vertigineuse, passeur précis, dandy courtois et volontiers acide, en quelque vingt-cinq ans, il met sur pied le musée d’Art contemporain de Marseille, pilote les grands-messes institutionnelles de l’art contemporain et signe des dizaines d’expositions qui feront date – on se souvient d’« Au-delà du spectacle » en 2000, de « Poésure et peintrie » en 1992 ou de « Danses tracées » en 1991. Des admirations qui débordent presque toujours son terrain de jeu. Danse, théâtre, anthropologie, littérature ou création d’un festival pointu et allumé qui secouerait tout cela à la fois, il faut tout approcher. En « promeneur ».