Belgique : que voir cet automne ?

Autour d’Ensor, l’automne s’annonce riche en manifestations. Deux festivals se disputeront un public fort sollicité. Après la Tchéquie, “Europalia” s’ouvre à la Hongrie avec une série d’expositions qui s’échelonneront d’octobre 1999 à janvier 2000. Au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, “Hungaria regia (1000-1800), Fastes et défis” retracera les grandes étapes de l’histoire hongroise, de la fondation du royaume en l’an 1000 jusqu’aux dernières années du XVIIIe siècle qui ont vu la dislocation de l’union dynastique de la Hongrie avec les Pays-Bas méridionaux. Autour de cette vaste fresque, de nombreuses autres manifestations seront organisées en Flandre et en Wallonie. Notons, au passage, les “Splendeurs de l’armurerie hongroise” présentées par la galerie KBC dans ses salles de la Grand’Place, ou encore le panorama de l’avant-garde hongroise dominée par la figure de Moholy-Nagy que propose la BBL.

Parties de Gand, les commémorations en l’honneur de Charles Quint occuperont l’hiver. En collaboration avec le Musée historique de Vienne et le Prado, l’abbaye Saint-Pierre consacre à la figure emblématique de Charles Quint une exposition à teneur historique, que complétera quelques mois plus tard le Centre culturel de Malines avec les “Tapisseries de la collection de Charles Quint”. Au Musée des beaux-arts de Gand, c’est l’utilisation symbolique de Charles Quint au XIXe siècle qui retiendra l’attention. Pour la Belgique, née en 1830, le maître de “l’Empire où le soleil ne se couche pas” est apparu comme la figure tutélaire du “premier des Belges”.

En dehors de ces vastes machineries, il y a peu de place pour les initiatives isolées. Signalons toutefois, à Ostende, la présentation au Provinciaal Museum voor Moderne Kunst d’une rétrospective “Fritz Van den Berghe” qui constituera sans aucun doute un des événements de l’automne, tant la place occupée par l’artiste est essentielle dans l’histoire de l’Expressionnisme flamand et européen. Aussi engagé sur le plan politique que soucieux d’expérimentations plastiques, Van den Berghe est longtemps apparu en marge d’un expressionnisme flamand dominé par Permeke.

Après les Aztèques, les Incas et les Mayas, les Musées royaux d’Art et d’Histoire, à Bruxelles, consacrent une vaste exposition aux Indiens d’Amérique du Nord. Le propos d’”Indian Summer” sera à la fois culturel, historique, anthropologique et artistique, puisque les quelque 600 pièces réunies permettront non seulement de rendre compte de la diversité des cultures indiennes, des Inuits aux Navajos, mais aussi d’intégrer cette connaissance à l’actualité du problème indien en Amérique.

Enfin, le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée de La Louvière propose une double exposition consacrée, d’une part, aux “Images d’Épinal” et, d’autre part, à “Glen Baxter”. La confrontation s’annonce savoureuse, opposant la fausse simplicité d’une imagerie enfantine aux déformations parodiques et pleines de sarcasmes d’un Glen Baxter iconoclaste. Exposition thématique et rétrospective se conjuguent pour témoigner d’une même trahison des images.