Parallèlement à Art Basel, la cité du Rhin propose un riche programme d’expositions. Les musées des villes limitrophes de France et d’Allemagne accompagnent l’événement.
Pour sa troisième exposition, le Schaulager, à Münchenstein, dans la proche banlieue de Bâle, propose la plus grande exposition jamais consacrée à l’œuvre du photographe canadien Jeff Wall. Comme toujours dans cette institution privée conçue pour conserver la collection de la Fondation Emanuel-Hoffmann, les choses ont été faites en grand. La rétrospective réunit ainsi près des deux tiers des œuvres réalisées par l’artiste, soit 72 photographies sur un total de 117. Dans d’imposantes salles, le parcours chronologique s’articule autour des deux catégories de travaux du photographe : les images cinématographiques, qui relèvent d’une savante mise en scène, et les œuvres plus documentaires, pour lesquelles l’artiste a sélectionné une image parmi une séquence. L’exposition débute avec la première œuvre de l’artiste, La Chambre détruite, qui présente dans une composition déjà très étudiée matelas percé, habits et chaussures éparpillés. Réalisée au printemps-été 1978 dans un atelier de Vancouver, cette image est inspirée en partie de La Mort de Sardanapale, peinte par Eugène Delacroix en 1828 et aujourd’hui conservée au Musée du Louvre. Le parcours est ensuite ponctué par les grandes icônes de l’artiste, comme Milk (1984), A Ventriloquist at a Birthday Party in October 1947 (1990), The Giant (1992) ou Untangling (1994). Il s’achève avec la dernière œuvre de Jeff Wall, A View from an Apartment, réalisée à Vancouver entre juin 2004 et mars 2005. Cette image joue sur un double plan, le premier étant occupé par deux jeunes femmes photographiées dans leur quotidien – l’une lisant un magazine, l’autre s’occupant de son linge –, le second plan présentant une vue panoramique du port de Vancouver.
Le catalogue de l’exposition, coédité avec Steidl, une somme de près de cinq cents pages, apparaît comme l’ouvrage le plus complet à ce jour sur le travail du photographe. Outre l’abondance des reproductions en couleur, il propose un catalogue raisonné de l’œuvre entier, réunissant les données techniques, la bibliographie et des commentaires sur chacune des photographies. Un ouvrage incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à la démarche du Canadien.
Jusqu’au 25 septembre, Schaulager, Ruchfeldstrasse 19, Münchenstein, tél. 41 61 335 32 32, tlj sauf lundi 12h-18h, jeudi 12h-19h, samedi et dimanche 10h-17h ; catalogue, 489 p., 62 francs suisses (env. 40 euros) - Concept : Theodora Vischer et Jeff Wall - Nombre d’œuvres : 72 - Nombre de salles : 14
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Bâle capitale des arts
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Abonnez-vous dès 1 €Pendant la Foire de Bâle, musées et centres d’art proposent un riche programme. La Fondation Beyeler, à Riehen, offre avec « Pablo Picasso et le surréalisme 1924-1939 » une approche audacieuse de l’art du maître à partir du fonds du Musée Picasso de Paris (jusqu’au 27 nov.). Au Musée Tinguely s’achève une très intéressante exposition consacrée aux « Éléments mobiles. Formes de l’art cinétique » (jusqu’au 26 juin). L’artiste écossais Simon Starling bénéficie de sa première rétrospective au Museum für Gegenwartskunst (jusqu’au 7 août) tandis que la Kunsthalle de Bâle expose les travaux de Tomma Abts, Artur Zmijewski et Carl Andre (jusqu’au 28 août). Au Kunsthaus Baselland, à Muttenz, est engagée jusqu’au 3 juillet une discussion sur « La peinture, l’espace et ses hybrides » avec les artistes John Armleder, Stéphane Calais, Stéphane Dafflon, Dominique Figarella, Shaun Gladwell, Lori Hersberger, Renée Levi, Toby Paterson et Gerwald Rockenschaub. Enfin, le Vitra Design Museum, à Weil-am-Rhein (Allemagne), présente sous le titre « The Noise of Time » une rétrospective du designer italien Gaetano Pesce (jusqu’au 8 janv. 2006).
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°217 du 10 juin 2005, avec le titre suivant : Bâle capitale des arts