430 av. J.-C. Haute de plus de 3 mètres, cette œuvre colossale en marbre est probablement une copie romaine à l’échelle 1 du Ie siècle ap. J.-C. d’un original grec en bronze de l’époque classique, réalisé vers 430 av. J.-C. Le modèle original a été attribué au sculpteur Crésilas, œuvrant à Athènes, par rapprochement stylistique avec son buste de Périclès dont une copie est conservée au British Museum. L’Athéna du Louvre, identifiable à son casque et à l’égide (plastron orné de serpents et du masque de Méduse), présente des formes idéalisées typiques d’une œuvre classique du Ve siècle av. J.-C., avec un visage ovale, de lourdes paupières, une arcade sourcilière bien dessinée, ainsi que d’importants jeux de drapés.
1797 L’œuvre est découverte dans les ruines d’une villa romaine aux alentours de Velletri, située dans le Latium, non loin de Rome, qui donne alors son nom à ce type de représentation de la déesse. En bon état de conservation, elle est d’abord acquise par le sculpteur italien Vincenzo Pacetti, qui réalise probablement la toute première opération de restauration. Rapidement revendiquée par les commissaires du Directoire – Velletri se trouvant alors en territoire conquis par les armées françaises –, la statue est transportée à la Villa Médicis à Rome en 1798 où elle est confisquée par les armées napolitaines. Elle revient finalement à la France avec la signature du traité de Florence, le 28 mars 1801.
1803 La statue peut alors être acheminée, à la suite de longues négociations, au Musée du Louvre où elle rejoint la collection des antiques. Elle est d’abord installée, à la demande de Napoléon Bonaparte, dans la salle des Empereurs, puis dans la salle des Muses, avant de rejoindre la salle de la Pallas en 1815. Preuve de l’importance que le futur empereur accordait à cette statue représentant la déesse de la Justice, elle figure au revers d’une médaille commémorant la publication du Code Civil en 1804.
1992 Une première restauration contemporaine par Didier Besnainou permet d’effectuer le nécessaire pour nettoyer l’œuvre, qui est relativement empoussiérée. Le restaurateur retire également les comblements anciens en plâtre, notamment au niveau des plis du drapé. Pendant trente ans, l’œuvre s’encrasse de nouveau et l’aspect du marbre se ternit, alors que de nouvelles méthodes d’analyses, effectuées en 2007 et 2019 ont permis de déterminer que la statue est en marbre de Thasos, un marbre blanc ayant un fort pouvoir de réflectivité de la lumière.
2020 La nouvelle restauration, décidée par le conservateur des sculptures grecques Ludovic Laugier, a été réalisée par le tandem Anne Liégey et Nathalie Bruhière dans les salles mêmes du musée encore fermé. Ce travail a permis de désencrasser le marbre qui a retrouvé son blanc éclatant originel, mais aussi de donner une meilleure lisibilité en complétant de nouveaux les drapés lacunaires. Les traces de polychromie rouge au niveau de la bouche et des yeux, qui se sont révélées modernes, ont été estompées tout en respectant le principe de réversibilité. Les analyses ont également permis de comprendre le système de maintien du bras, en fort porte-à-faux, qui demeurait jusqu’alors inconnu.
En vis-à-vis de la Vénus de Milo, cette œuvre majeure qui compte parmi les antiques les mieux conservées (seule la main gauche est moderne) du musée parisien a ainsi retrouvé son éclat.
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Athéna dite « Pallas de Velletri » : Restaurée, la « Pallas de Velletri » retrouve sa blancheur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°552 du 2 octobre 2020, avec le titre suivant : Athéna dite « Pallas de Velletri », Département des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre : Restaurée, la « Pallas de Velletri » retrouve sa blancheur