Arts premiers, la réponse marseillaise

Le Musée Barbier-Mueller met en dépôt 300 œuvres d’art océanien.

Le Journal des Arts

Le 24 avril 1998 - 307 mots

À partir de l’an 2000, Marseille accueillera au Centre de la Vieille Charité une exceptionnelle collection d’art océanien, mise en dépôt par le Musée Barbier-Mueller de Genève.

MARSEILLE. “Il s’agira d’une extension naturelle de notre Musée des arts africains, océaniens et amérindiens (MAAOA), qui poursuit l’enrichissement de ses collections, explique Corinne Diserens, directrice des Musées de Marseille. Des relations de confiance avec le Musée Barbier-Mueller s’étaient établies depuis plusieurs années à l’occasion de l’exposition de l’art des Cyclades”. Aussi, l’exposition “arts des mers du Sud” présentée cet été à la Chapelle de la Vieille Charité constituera-t-elle seulement une “mise en bouche” de la présentation à titre permanent d’un ensemble réunissant entre 300 et 350 pièces issues des collections Barbier-Mueller. Pour réaliser cette opération, les Musées de Marseille devront procéder au déménagement de leurs services administratifs, qui occupent encore une partie de l’ancien hôpital. La muséographie devrait être moins sophistiquée que celle conçue pour la collection Barbier-Mueller d’art précolombien, inaugurée il y a moins d’un an à Barcelone. Avec plus de 500 m2 supplémentaires, où pourront être présentées des œuvres de grande taille comme les “grands tambours”, le MAAOA pourra rivaliser avec son homologue parisien de la Porte Dorée qui, se plaît-on déjà à souligner à Marseille, ne possède quasiment aucune pièce majeure provenant des anciennes possessions allemandes, hollandaises et anglaises d’Océanie. Ces régions sont en revanche bien représentés dans la sélection d’œuvres effectuée par Jean-Paul Barbier au profit de la cité phocéenne, “pour une durée minimale de trois ans”, souligne le collectionneur suisse. D’ici à 2003, Marseille aura eu le temps de négocier avec Jean-Paul Barbier l’acquisition de cet en­semble des mers du Sud. En 2002, le prêt “précolombien” à Barcelone sera arrivé à échéance, mais Jean-Paul Barbier se montre confiant dans sa volonté et dans celle de Barcelone d’aboutir à un achat “à des conditions raisonnables”.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°59 du 24 avril 1998, avec le titre suivant : Arts premiers, la réponse marseillaise

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