Arts premiers

Croissance régulière

Le Journal des Arts

Le 8 septembre 2000 - 492 mots

Paris, qui réunit quelques-uns des meilleurs marchands internationaux et abrite une grande vente annuelle spécialisée dirigée par l’étude de Ricqlès, confirme, d’année en année, sa prééminence sur le marché de l’art primitif. Le salon d’art tribal, né il y a deux ans, a encore contribué à attirer collectionneurs et marchands sur les bords de Seine. L’entrée des arts premiers au Musée du Louvre et l’organisation probable par Christie’s et Sotheby’s de ventes d’art tribal dans la capitale devrait conforter cette primauté. C’est un marché stable et non spéculatif qui connaît une croissance régulière et quelques enchères de haute volée dont témoigne encore le million de francs obtenu, le 28 mai, par un masque Punu.

Masque Baoulé, Côte d’Ivoire (XIXe siècle, galerie Alain de Monbrison) [1]
Ce masque d’un grand hiératisme représentant un visage d’ancêtre masculin est décoré de scarifications en léger relief ornant le front, les tempes et le menton. Œuvre de belle facture d’une grande intériorité, il constitue un remarquable témoignage de l’art Baoulé.

Mortier en pierre, Papouasie-Nouvelle-Guinée (2e millénaire av. J.-C.-XVe siècle, galerie Meyer) [2]
Anthony Meyer célébrera, du 7 septembre au 14 octobre, les vingt ans de sa galerie parisienne (17 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris) en présentant un ensemble d’œuvres sculpturales couvrant la presque totalité de l’espace océanien. Certaines pièces, comme ce mortier cérémoniel en pierre, décoré d’un visage humain, datent de l’époque pré-contact européen.

Guerrier debout Maya (550-950, galerie Mermoz)  [3]
Cette sculpture en terre cuite montre un guerrier tenant dans sa main gauche un grand bouclier circulaire au centre duquel est représenté le visage d’un singe aux paupières baissées. Il est paré d’un collier de grosses perles, d’un pectoral en forme de coquillage, de bracelets, d’ornements aux chevilles et de boucles d’oreilles. Sa tête est surmontée d’un diadème composé de plusieurs plaquettes, ses cheveux tombent en mèches épaisses. Les traits du visage modelés avec précision lui donnent une expression noble.

Mystérieux
Alain de MONBRISON. Je reviens pour que les arts primitifs soient représentés à cette Biennale de l’an 2000, qui risque d’être très particulière tout en restant très prestigieuse. J’exposerai une statue de l’île de Pâques en bois appelée le toro miro, datée entre 1790 et 1820, de 48 cm de haut.

Nouveau
BERRY-HILL. Spécialiste de la peinture américaine contemporaine, nous sommes ravis d’exposer pour la première fois à la Biennale, un salon européen prééminent. Nous exposerons Le Mont Chocorua, New Hampshire (1827), vue spectaculaire de la Nouvelle-Angleterre signée Thomas Cole, un des artistes américains les plus novateurs du début du XIXe siècle.

Original
HERVIEUX et MOTARD. Au cours de ma carrière, j’avais envie de participer à cette exposition prestigieuse. Après avoir postulé à trois reprises, j’y participe pour la première fois et présenterai un collier d’époque Empire, appelé esclavage, fait de chêne, intercalé de médaillons sertis d’or avec, au centre, des micromosaïques représentant des paysages italiens. La légende veut que le mari l’offrait à sa femme pour son premier enfant, des plaques étaient rajoutées à chaque nouvelle naissance.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°110 du 8 septembre 2000, avec le titre suivant : Arts premiers

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