Le gouvernement italien s’apprête à porter plainte contre le diamantaire Maurice Tempelsman, ancien compagnon de Jacqueline Kennedy Onassis, pour l’acquisition d’antiquités grecques exhumées clandestinement en Sicile à la fin des années soixante-dix et exportées illégalement, a-t-on appris de source officielle italienne.
NEW YORK (de notre correspondant) - Les objets litigieux – deux têtes de marbre, trois pieds et trois mains, des fragments de statues de Déméter et Perséphone datant de 500 av. J.-C. – ont été déterrés à Morgantina par des pillards en 1979, puis acheminés en Suisse où le marchand londonien Robin Symes en a fait l’acquisition. Maurice Tempelsman les a achetés un million de dollars à Robin Symes l’année suivante. L’acquéreur, qui n’a pas la réputation d’être un grand collectionneur, a cependant repoussé la demande officielle émanant du gouvernement italien le sommant de rendre les objets.
Maurice Tempelsman aurait acheté les fragments volés en toute bonne foi, selon le magistrat qui a réuni en Sicile les pièces à conviction du dossier. Celui-ci a réussi à retrouver le lieu du vol grâce au témoignage du chef de la bande, qui a été reconnu coupable de pillage sur le site. Les objets incriminés ont refait surface à l’occasion d’une exposition au J. Paul Getty Museum à Malibu, en 1988. Le gouvernement italien avait alors adressé une requête pour les récupérer, mais le Getty avait rendu les objets au “collectionneur privé” qui les lui avait prêtés. L’enquête menée par Interpol à la demande de l’Italie était restée vaine.
La presse italienne n’a guère attaché d’importance à cette affaire. Début avril, le Boston Globe, qui suit les tribulations du clan Kennedy et s’intéresse depuis peu au trafic d’antiquités, a fait éclater l’affaire au grand jour. Le journal a révélé qu’après la mort de Jacqueline Kennedy Onassis, décédée des suites d’un cancer en 1994, les enfants de l’école d’Aidone, près du site pillé, ont envoyé des lettres de condoléances au diamantaire, président de la Leon Tempelsman and Co. Ils le suppliaient d’honorer la mémoire de la défunte en renvoyant les fragments dans leur lieu d’origine.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Antiquités grecques : l’Italie va poursuivre Tempelsman
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°59 du 24 avril 1998, avec le titre suivant : Antiquités grecques : l’Italie va poursuivre Tempelsman