Ange Leccia - Artiste

Mais Ange Leccia est -il un vrai ou un faux tranquille ? « Un vrai, dit-il, de manière à ne pas être parasité pour mieux être attentif, réceptif et absorber les choses avant de les transformer, de les faire interagir dans une intranquillité. »

Palmyre ou Poussière d’étoiles, ses deux dernières vidéos réalisées pour l’exposition du centre des arts d’Enghien-les-Bains n’y dérogent pas dans leur juxtaposition d’images de mer, de guerre ou d’actualité et de regard de jeunes filles aux yeux baissés ou grands ouverts, fixes et introspectifs ; des images réalisées ou récupérées à différentes époques de sa vie depuis 1967. Ange Leccia est un cinéaste plasticien dont la banque d’images et de films s’enrichit d’année en année au rythme des séjours d’études et des vacances en famille. Elle constitue une vaste palette de séquences dans laquelle il puise et reconfigure avec une lancinante répétition onirique génératrice de sens et d’émotions.

Enseigner et accompagner la jeune création font tout autant partie de son parcours d’artiste qu’il construit entre Paris et la Corse. « Si je suis ce que je suis, c’est qu’à un moment donné j’ai rencontré des personnes qui m’ont aiguillé », souligne-t-il. En classe de seconde, Ange Leccia avait été orienté à Bastia vers une formation de chaudronnier. La création au lycée d’une filière arts plastiques et l’attention d’un enseignant l’ont engagé dans sa propre voie. « On ne naît pas artiste, on le devient », affirme-t-il.