MADRID - De délicates années attendent le monde culturel espagnol, déjà frappé par des coupes budgétaires en ces temps de crise économique. L’arrivée au pouvoir du Parti populaire (PP, droite), qui a remporté, dimanche 20 novembre, une majorité absolue dans les deux chambres composant le Parlement espagnol, sera en effet synonyme de désengagement de l’État dans le financement de la culture.
La droite compte promouvoir le mécénat, donner plus d’autonomie aux musées et mieux coordonner la politique culturelle au niveau national. « Nous encouragerons le mécénat afin que les particuliers et les entreprises s’impliquent dans le financement et la promotion de la culture, se substituant progressivement au modèle actuel basé sur les subventions », peut-on lire dans les trois pages consacrées à la culture dans le programme de 214 pages du PP. Actuellement, la réduction d’impôt pour les entreprises mécènes est plafonnée à 35 %, contre 60 % en France. En Espagne, le financement des musées reste majoritairement public et fortement décentralisé. Avec la crise, les subventions publiques ont fléchi : le Musée national du Prado, à Madrid, fait par exemple état d’une baisse de 30 %.
Pour le PP, ce prestigieux musée, autofinancé à hauteur de 50 %, montre la voie à suivre. « Les grandes institutions culturelles du pays doivent être autonomes, comme c’est déjà le cas du Musée du Prado et du Reina Sofia », confiait le secrétaire à la Culture du PP, José María Lasalle, début novembre au quotidien El Mundo. Ce dernier a refusé de répondre à nos questions, le nouvel exécutif n’entrant en fonction qu’autour du 20 décembre. Le programme du PP évoque « la modernisation de toutes les institutions publiques culturelles, comme les musées, afin de développer les meilleures pratiques et de favoriser une gestion plus efficace et transparente ». Enfin, dans un pays très décentralisé comme l’Espagne, le PP compte mieux coordonner la politique culturelle au niveau national. « Les politiques culturelles se sont développées ces dernières années au niveau régional et sans vision stratégique d’ensemble », critiquait José María Lasalle dans la même interview. Le programme de son parti mentionne l’élaboration de « politiques réalistes et effectives qui garantissent la viabilité des nombreux équipements culturels répartis dans le pays ».
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Alternance
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°358 du 2 décembre 2011, avec le titre suivant : Alternance