Alain Julien-Laferrière

Difficile de dissocier le centre de création contemporaine de Tours de son directeur artistique. Tous deux fêtent leurs 25 ans d’activité et d’entente. Fraîchement débarqué en France dans les années 1970, Alain Julien-Laferrière compte parmi ceux qui ont multiplié manifestations, rencontres et débats publics autour de l’art contemporain. Quelques énergies prospectives et biennales tourangelles plus tard, le projet et l’homme se sédentarisent. Sous son impulsion, le CCC prend ses marques en 1982.
La mission que se fixe alors Alain Julien-Laferrière est aussi optimiste que définitive : « Transmettre l’art contemporain au plus grand nombre et accompagner les artistes. » Les monographies se succèdent, souvent précoces et décisives, alignant des univers aussi divers que ceux de Panamarenko, Angela Bulloch ou Xavier Veilhan, Viennent encore les dialogues établis avec de jeunes commissaires invités à brosser le portrait de générations.
Des propositions qui intègrent désormais et plus que jamais des projets spécifiques de production, « condition nécessaire à l’accompagnement » de la création. Un credo persistant pour celui qui, fustigeant la « mentalité défaitiste » en France, n’en a pas fini de s'animer pour les générations à venir. « La situation française s’enrichit », défend-il, reconnaissant de pouvoir ainsi  « vivre son époque au plus près ».