Alain Dupont, la peinture avant tout

P.-D.G. du groupe Colas, Alain Dupont crée en 1991 une fondation d’art contemporain, en ayant une idée bien arrêtée de ce qu’il voudra y montrer : des œuvres picturales inspirées du thème de la route. Dotée d’un budget annuel de 150 000 euros, la fondation détient à présent environ cent soixante-dix œuvres. Chaque année, un jury constitué pour moitié de professionnels de l’art, pour moitié de salariés, passe la commande d’une œuvre à la quinzaine d’artistes retenus sur les deux cents dossiers envoyés. « J’ai choisi la peinture car j’aime ce médium, surtout la peinture à l’huile.
Pour la collection, je ne veux pas d’assemblages ou autres collages, d’ailleurs quand la toile n’est pas conforme, je la renvoie à l’artiste. Quant à la sculpture nous y avons vite renoncé compte tenu des dimensions qui étaient proposées. » Et du poids car les œuvres voyagent régulièrement au sein des différents sièges sociaux du groupe. À ceux qui trouveraient les exigences de cette commande trop contraignantes – en imposant le thème, le support et bientôt les dimensions –, Alain Dupont rétorque qu’il n’y a pas de sujet plus ouvert que la route, symbole de liberté et d’indépendance.
Le mérite de cette démarche est de ne pas avoir choisi un mécénat « facile », favorisant des artistes cotés ou en vogue. La prise de risque de la commande est également louable, mais entraîne des œuvres « inégales », de l’avis même du P.-D.G. Figuration et abstraction se côtoient dans un singulier mélange, où l’on peut néanmoins admirer des toiles de François Boisrond, Isabelle Champion-Métadier, Jean Dewasne, Sylvie Fajfrowska ou Tony Soulié.