Agnès Delanoy

C’est dans le parc du Prieuré de Saint-Germain-en-Laye, l’ancienne résidence du peintre Maurice Denis devenu Musée départemental, que nous accueille Agnès Delanoy. À force de patience et de persévérance, la directrice des lieux pourrait en effet parvenir à concrétiser le projet qu’elle porte depuis son arrivée à l’automne 1993 : donner une nouvelle ampleur à ce musée trop mal connu, et dont seuls 2 % des collections sont aujourd’hui présentées.
« C’est du lieu que naissent les choses », explique cette conservatrice qui défend une vision non élitiste du musée et considère que la transmission d’un savoir relève de la « politesse ». Formée au début des années 1990 dans le contingent des premiers conservateurs recrutés sur concours, elle évoque les difficultés de ce métier « d’homme-orchestre » : « On nous a formés en nous disant que nous appartenions à une élite. L’atterrissage dans le monde professionnel a souvent été brutal ! »
Mais cette amatrice d’équitation, qui a commencé sa carrière au musée municipal de Courbevoie, avoue ne jamais lâcher prise. Pour preuve : l’un de ses premiers emplois d’étudiante a été celui de maître auxiliaire dans un collège, un lieu où elle n’avait jamais mis les pieds, toute sa scolarité ayant été prise en charge par sa propre mère ! « Ce qui m’anime, ce n’est pas l’ambition, c’est plutôt la conviction que les projets doivent aboutir. » Cette ténacité devrait bientôt porter ses fruits.