Le Musée Fabre, à Montpellier, fait une entrée remarquée dans ce sous-classement
dominé par le Musée du quai Branly et le Centre Pompidou.
Conçu à l’aube du XXIe siècle, en intégrant toutes les nouvelles exigences en la matière, le Musée du quai Branly arrive une fois encore, sans surprise, en tête de ce sous-classement consacré à l’accueil des publics. Facilité d’accès pour les personnes handicapées ou à mobilité réduite, auditorium animé par nombre de conférences et spectacles, fiches explicatives, audioguides et espaces pédagogiques à disposition de tous, pas de salles fermées au public et possibilité de visites nocturnes : l’établissement inauguré il y a trois ans cumule les bons points. Il est suivi de peu par le Centre Pompidou qui est classé 2e, et ce malgré un droit d’entrée de 12 euros. Ce tarif est le plus élevé des grands établissements parisiens mais il demeure légèrement inférieur à celui du Château-Musée de Versailles, qui atteint 13,5 euros et 5 euros pour un tarif réduit – une somme équivalente au droit d’entrée du Musée des beaux-arts de Nantes ou du Musée Saint-Romain-en-Gal à Lyon. Comme pour les années passées (2006 et 2007), en 2008, le tarif médian d’entrée au musée est de 3,5 euros. Une donnée bien inférieure aux tarifs pratiqués par les établissements publics d’Île-de-France : 13,5 euros à Versailles donc, mais aussi 9 euros au Louvre, 8,5 euros au Quai Branly, 8 euros aux Arts déco ou à la Cité de la musique, et 6,5 euros à Guimet. Le Musée Fabre, à Montpellier, s’est d’ailleurs aligné sur ces données avec une entrée à 6 euros. Le château de Versailles n’occupe ainsi que la 30e place, situation due, outre une tarification élevée, au faible nombre de journées gratuites proposées au public (7 dans l’année) et au pourcentage important de salles inaccessibles (13 %). Le Musée du Louvre a lui aussi perdu quelques places – il est 5e ex-aequo avec le Musée national des arts asiatiques - Guimet – pour les mêmes raisons : 10 % de ses salles sont fermées au public. Ces données sont, cela dit, à relativiser pour ces deux établissements dont la superficie totale se compte en dizaines de milliers de mètres carrés.
La question des nocturnes
Les mastodontes parisiens ne sont pas les seules têtes de liste de ce classement qui voit l’arrivée remarquée du Musée Fabre à la 3e position et du Musée des beaux-arts de Rouen à la 4e. Inauguré en 2007 après cinq années de rénovation, le Musée Fabre a porté un soin particulier à l’accueil des publics en se dotant de toutes les structures nécessaires. De son côté, le Musée des beaux-arts de Rouen fait preuve d’une politique tarifaire particulièrement attractive, avec un plein tarif à seulement 3 euros. Notons également la présence des musées des beaux-arts d’Orléans (7e), Lille (8e) et du Musée de Saint-Romain-en-Gal (Rhône) qui grimpe de la 21e à la 8e place. Le Musée d’Orsay perd, pour sa part, cinq places pour se retrouver 11e. Une situation liée à différents facteurs : 4 % des salles ne sont pas ouvertes au public, le musée ne propose pas de fiches explicatives au profit des seuls audioguides et peu de journées sont gratuites. à l’inverse, le Musée national des arts asiatiques - Guimet, qui a participé à l’expérimentation de la gratuité initiée par le ministère de la Culture de janvier à juin 2008, gagne ainsi des points. Il en est de même pour le Musée d’arts asiatiques de Nice, dont l’entrée est libre depuis décembre 2007. Cela permet au musée des Alpes-Maritimes de sauter directement de la 88e à la 11e place, même s’il ne dispose ni de salles pédagogiques ni d’un auditorium.
Autre notion valorisée dans ce sous-classement : les visites nocturnes. Le Centre Pompidou en propose plus de 300 sur l’année (il ferme à 22 heures), le Quai Branly, 156, et le Louvre, une centaine. Une étude récemment menée par la Réunion des Musées nationaux à l’occasion de « Picasso et les maîtres » avait soulevé l’idée de développer cette pratique qui fait venir au musée une partie de la population active. Mais cette initiative a un coût – celui du personnel déployé – qui risque de freiner les plus volontaires sur le sujet, à l’heure où chacun est prié de faire des économies de fonctionnement. Quelques établissements, comme le Musée de Picardie à Amiens (24e), ont déjà fréquemment recours aux nocturnes.
Plus que jamais une priorité
De manière générale, le palmarès des musées 2008 et ce nouveau sous-classement consacré à l’accueil font émerger certaines tendances, notamment une légère augmentation des plans gratuits pour la visite, du nombre d’audio-guides et des salles dévolues aux jeunes publics – désormais la moitié des musées sondés en sont dotés. Sans oublier une nette augmentation de la newsletter électronique, moyen pratique et peu onéreux pour faire connaître les activités et l’actualité du musée – 30 % des musées en diffusent aujourd’hui contre à peine plus de 20 % les années passées.
Toujours en attente de travaux de rénovation, le Musée des beaux-arts d’Arras (47e), le Musée national du Moyen Âge (71e) à Paris et le Musée des Augustins à Toulouse (78e) sont absents de cette liste. À n’en pas douter, le Musée des beaux-arts de Dijon (24e), actuellement en travaux, et le Musée des beaux-arts de Nantes (30e), qui vient d’annoncer le lancement de son chantier de rénovation, devraient gagner du terrain dans les prochains palmarès. Une chose est sûre, à l’heure où la « démocratisation culturelle » est un thème récurrent des politiques culturelles, où les établissements sont priés d’augmenter leurs ressources propres et leurs chiffres de fréquentation, l’accueil des publics demeure une priorité.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°305 du 12 juin 2009, avec le titre suivant : Accueil des publics