De nombreux antiquaires de la Biennale regrettent la localisation et le cadre prestigieux de la nef du Grand Palais. En 1993, l’architecture de verre et d’acier élevée pour l’Exposition universelle de 1900, avait dû fermer ses portes, victime d’une trop grande négligence. Alors que ses travaux de confortation doivent commencer, le bâtiment attend toujours un projet pour le XXIe siècle.
Annoncés pour l’automne 1999, les travaux de rénovation du Grand Palais ne commenceront finalement que cet hiver, retardés par de nouvelles erreurs administratives. Aujourd’hui au stade de la consultation des entreprises, la confortation du bâtiment, d’un coût estimé à 350 millions de francs, et d’une durée de trois ans, promet un début d’année encombrée au bas des Champs-Élysées. Conduit par la mairie de Paris, la rénovation du Petit Palais voisin, lui aussi réalisé par Charles Girault pour l’Exposition universelle de 1900, commencera à la même date. Avec sa fermeture en novembre 1993, la nef du Grand Palais, autrefois placée sous la responsabilité de la Direction des musées de France (Dmf) et actuellement sous celle de l’Établissement public de maîtrise d’ouvrage des travaux culturels (Epmotc), payait les frais d’une longue négligence : les boulons de sa charpente tombaient et le bâtiment s’enfonçait dans le sol, déséquilibré par le pourrissement de ses fondations en bois. “Les travaux qui seront entamés cette année doivent arrêter les méfaits du temps et du manque d’entretien, afin de repartir, un siècle après l’Exposition universelle, dans les meilleures conditions structurelles pour accueillir le nouveau Grand Palais”, indique Jean-Loup Roubert, architecte en chef des bâtiment civils et palais nationaux, ancien conservateur du Grand Palais, et maître d’œuvre du chantier. La dépose des deux tiers de la verrière ne touchera que la nef sud, mais l’injection de béton à la base des fondations pourrait entraîner les fermetures temporaires et successives du palais de la Découverte (sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, occupant à titre gracieux des lieux) et des galeries nationales du Grand Palais.
Institution ou hall d’expositions ?
Reste à savoir ce que sera ce “nouveau Grand Palais”. Les travaux programmés ne sont qu’un préliminaire à la rénovation des façades et aux réaménagements internes, nécessaires à la future utilisation du lieu. Musée de l’air, du design, de l’image... Depuis sa fermeture, les suggestions plus ou moins fantaisistes n’ont pas manqué. Catherine Tasca devrait trancher au début de l’année prochaine. Riche d’un Musée des arts africains et océaniens bientôt déserté, et du palais de Tokyo – qui sera encore à moitié vide après l’ouverture du Centre de la jeune création –, le ministère de la Culture ne manque déjà pas d’espaces pour créer de nouvelles institutions. Si le bâtiment venait à retrouver sa vocation de hall d’expositions commerciales, la création d’un établissement public pour mener sa reconfiguration et sa gestion serait alors une hypothèse judicieuse. “Il faut laisser à ce bâtiment la polyvalence qui est la sienne, un tel lieu en bas des Champs-Élysées reste exceptionnel”, souligne Jean-Loup Roubert. Autrefois utilisé pour y planter les poteaux indispensables à l’élévation de chapiteaux provisoires, le fossé de 200 mètres de long, sur 30 mètres de large et 10 mètres de profondeur qui court autour de la nef pourrait alors être reconverti en coursives. “Il faut abandonner les idées que nous avions avant la fermeture du Grand Palais. La Fiac et le Salon du Livre sont aujourd’hui bien mieux à la porte de Versailles. Il y aura certainement de nouvelles demandes d’accueil pour le XXIe siècle. La Biennale des Antiquaires pourrait aussi revenir pour des raisons de prestige”, conclut l’architecte.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°110 du 8 septembre 2000, avec le titre suivant : 1956-2000, un salon parisien devient un événement international (part II)