TOKYO (JAPON) [20.01.16] – En juillet 2015, le Japon renonçait à la proposition pourtant déjà validée de Zaha Hadid pour le stade olympique de Tokyo, et sélectionnait en décembre Kengo Kuma pour reprendre le flambeau. La semaine dernière, Zaha Hadid a accusé le nouveau projet de reprendre à son compte un certain nombre d’éléments imaginés par elle.
La semaine dernière, l’architecte irako-britannique Zaha Hadid s’est plainte auprès du Conseil des sports du Japon, qui supervise la construction du stade olympique de Tokyo, que le nouveau projet retenu, celui de l’architecte japonais Kengo Kuma, présentait de nombreuses similitudes avec son propre projet, relate le Guardian. Elle s’est également plainte que le Conseil des sports retenait le paiement pour son travail et exigeait qu’elle renonce à toute réclamation de droits d’auteur.
Mi-juillet 2015, le Premier ministre Shinzo Abe avait décidé de renoncer à la proposition pourtant déjà validée de l'architecte irako-britannique Zaha Hadid, en raison de son coût énorme, 252 milliards de yens (soit près de 2 milliards d’euros). En décembre, le Japon a finalement sélectionné le projet de Kengo Kuma, un des plus prestigieux architectes japonais, après l'abandon du projet de Zaha Hadid beaucoup trop onéreux. Le stade devrait être achevé en novembre 2019, soit avant la date butoir de janvier 2020 exigée par le Comité international olympique (CIO), puisque la cérémonie d'ouverture des jeux de Tokyo est prévue le 24 juillet 2020. La construction doit coûter environ 149 milliards de yens (1,12 milliard d'euros), dont 39,5 milliards financés par la ville de Tokyo.
Le bureau de Zaha Hadid explique qu’il a rejeté une demande du Conseil des sports de remettre les droits d'auteur de son dessin pour le stade en échange du paiement pour le travail qu'elle avait présenté. Il a également envoyé un rapport détaillé au Conseil des sports détaillant les similitudes dans la structure, le design et dans certains éléments entre son dessin et le projet de Kengo Kuma.
L’architecte japonais a démenti les affirmations de Zaha Hadid, affirmant aux journalistes qu’il n’y avait aucune similitude entre les deux projets. Kengo Kuma précise que les deux architectes ont dû répondre à des exigences strictes pour le stade, qui implique nécessairement certains points communs, mais « le concept est complètement différent, donc il s’agit d’un autre bâtiment ».
« Il s'agit d'un stade d'arbres et de verdure », au milieu d'un espace boisé « pensé pour cohabiter avec l'environnement » et être « un lieu convivial pour tous », avaient expliqué le mois dernier les concepteurs dans la documentation rendue publique. Ce nouveau projet se caractérise en effet par des balcons de verdure à l'arrière des tribunes pouvant accueillir 60 000 spectateurs. La structure extérieure du stade de Kengo Kuma est plus petite que celle imaginée par Zaha Hadid, que certains critiques avaient comparé à un casque de vélo ou un siège de toilette. D'autres ont objecté que son design futuriste n’était pas en harmonie avec son environnement dans un vieux quartier du centre de Tokyo. En revanche, certains détails de la disposition interne et de la structure sont considérés comme étant similaires.
Le bureau de Zaha Hadid a néanmoins déclaré qu'il consultait des avocats et qu’il allait « prendre des mesures juridiques, si [ses] intérêts ne sont pas sauvegardés ». Cette affaire rappelle la polémique autour du logo des jeux olympiques de Tokyo, abandonné suite à des accusations de plagiat contre le designer Kenjiro Sano. Le nouveau logo n’a toujours pas été dévoilé et plus de 300 propositions restent en lice.
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Zaha Hadid accuse Kengo Kuma d’avoir repris des éléments de son projet pour le nouveau stade olympique de Tokyo
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Abonnez-vous dès 1 €Le design de Kengo Kuma pour le nouveau stade olympique de Tokyo © Photo Japan Sport Council / Kengo Kuma - 2015
Le design initialement retenu de l'architecte Zaha Hadid © Photo Japan Sport Council / Zaha Hadid - 2015