PARIS [26.02.16] - Le 9 mars, le musée d'art contemporain de Lyon offrira à Yoko Ono sa première rétrospective française. À cette occasion, l'artiste, qui se tient généralement à l'abri des médias, a accepté de répondre à quelques questions du Journal des Arts.
Vous êtes intervenue dans plusieurs expositions parisiennes ces temps-ci, notamment à la Monnaie de Paris et à la Fondation EDF. Bientôt Lyon, pour vous toute seule. Quelle est votre relation à la France ?
J'aime l'idée que l'art français soit passé de l'impressionnisme au cubisme, par l'intermédiaire de Picasso et de Braque, et que ces deux artistes aient été reconnus pour leur travail. À l'inverse, Kandinsky, que Malevich n'a jamais accepté comme un artiste du constructivisme, a finalement dû quitter la Russie. Il y a une sensibilité française qui pousse à intégrer et à s'enticher assez rapidement d'idées et d'énergies nouvelles.
Un artiste français préféré ?
Avant la fin de la peinture-peinture, l'impressionnisme avait atteint son apogée, en France. Puis Picasso et Braque ont apporté un petit côté extraterrestre à l'art. C'est notamment pour cette raison que mon cœur bat pour le cubisme.
Contrairement au MoMA, qui se concentrait cet été sur vos débuts, la rétrospective lyonnaise tend à englober toute votre carrière de 1956 à aujourd'hui. Quel a été votre rôle dans la mise en scène ?
J'avais l'idée d'une œuvre (un éclairage puissant gravite autour d'un sac où le visiteur est invité à se faufiler. Son mouvement imite celui de la lumière du jour. Il s'allume 365 fois, ndlr). Et je suis vraiment ravie de l'avoir créée pour Lyon. Je l'ai baptisée « Lumière » parce qu'elle montre la lumière sous un tout autre jour. J'en ai parlé à Thierry Raspail (directeur du MAC Lyon) et à Jon Hendricks. Ce dernier est l'un des premiers à avoir compris l'originalité de mon travail et à l'avoir défendu pendant plus de trente ans. C'est donc lui qui dispensait des conseils en mon nom au musée.
Diriez-vous que votre carrière consiste en une série d'étapes, de phases successives, ou percevez-vous une vraie continuité dans votre œuvre ?
J'ai simplement produit plein d'œuvres très différentes les unes des autres, en passant par la musique, l'art, la poésie..
Certains critiques qualifient votre travail de minimaliste, de conceptuel, voire de provocateur... D'autres louent votre optimisme. Acceptez vous ces étiquettes ?
Nullement. Je n'accepte aucune étiquette. Foin des étiquettes ! En collant des étiquettes, on risque de changer l'essence d'une œuvre. Selon moi, même l'intitulé « Sans titre », censé prémunir contre les étiquettes, est déjà une forme d'étiquette.
Quelles mesures pourraient être prises pour rendre l'art contemporain encore plus accessible ?
Il l'est déjà. Il s'agit désormais de savoir à quel point nous voulons le rendre accessible à des individus ou à des groupes.
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Yoko Ono : « je n’accepte aucune étiquette »
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Abonnez-vous dès 1 €L'artiste Yoko Ono aux Peabody Awards © Photo Anders Krusberg / Peabody Awards - 2011 - Licence CC BY 2.0