Versailles et Google reconstituent l’histoire du château

Le projet, « fruit d'un partenariat exemplaire entre l'établissement public et Google », est destiné à aider les quelques six millions de personnes qui visitent le Château de Versailles chaque année, à mieux appréhender la grandeur et la complexité du site. Pour Catherine Pégard, présidente de l'établissement, le visiteur « sortira de la Galerie avec un nouveau regard sur Versailles et sans doute l'envie d'aller découvrir d'autres parties du domaine ».

Le parcours décrit le développement du Château, depuis l’état initial du pavillon de chasse de Louis XIII, jusqu'au domaine national actuel, ouvert à la création contemporaine. Toujours d’après Catherine Pégard, ce parti pris « montre le lien de Versailles avec la vie » puisque « ce n'est pas un musée arrêté à une époque, mais un lieu qui a vécu à travers l'histoire de France ». Près de 90 œuvres sont proposées au public, dont un tiers n'avait jamais été présenté auparavant. Béatrix Saule, directrice générale de l'établissement, a néanmoins précisé que les œuvres anciennes n’ont pas été confrontées au multimédia, ajoutant que c’est « un principe intangible ».

Parmi les onze nouvelles salles situées au rez-de-chaussée de l'aile nord du Château, quatre sont ainsi dédiées au multimédia. Les ingénieurs de Google ont collaboré avec les équipes de Versailles à la conception de films 3D, présentant de façon spectaculaire les différentes étapes de l'histoire de la construction du domaine royal et de l’aménagement de ses jardins. Un site a également été mis à disposition des internautes souhaitant explorer cinq siècles de création à Versailles, ainsi qu’un jeu en ligne, interactif, intitulé « Pagaille à Versailles ».

L’établissement avait déjà participé au projet de Google Street view, et figurait parmi les premières institutions à adhérer au Google Art Project. Mais s’agissant de la Galerie de l’histoire, Steve Crossan, directeur de l'Institut culturel de Google à Paris, a déclaré : « c'est la reconstitution 3D la plus avancée que nous ayons jamais faite ». Près de 50 personnes se seraient ainsi consacrées, pendant près d'un an, à ce projet annonçant la première grande manifestation physique de l'Institut culturel Google tel que le confirme Carlo d'Asaro Biondo, président des opérations Google d'Europe du sud et de l'est, du Moyen-orient et de l'Afrique : « C'est la première fois que Google investit un espace physique muséal de manière un peu permanente. Je ne connais pas d'autre expérience au monde y compris aux Etats-Unis ». L’entreprise aurait apporté un mécénat de compétence, tout en restant discrète sur le montant du soutien financier.