Un Caravage mal attribué, la justice britannique donne raison à Sotheby’s

Sotheby’s a gagné le procès qui l’opposait à un client au sujet de la vente d’une œuvre attribuée à un disciple du Caravage. Adjugée 42 000 livres sterling (prix marteau) en 2006, cette version des Tricheurs (peinte vers 1595) s’est avérée être a posteriori un original… estimé 238 fois plus cher. L’heureux acquéreur, l’expert Denis Mahon (décédé en 2011), avait en effet déclaré l’œuvre comme étant de la main même du Caravage. Il avait, au début de l’année 2013, obtenu une licence d’exportation qui indiquait un prix de vente estimé à 10 millions de livres sterling.

S’estimant floué, Lancelot William Thwaytes, le vendeur qui avait mandaté Sotheby’s en 2006, demandait à la maison de ventes des dommages et intérêts ainsi qu’une somme correspondant à la différence de prix entre les 42 000 livres sterlings obtenus de la vente en 2006 et « ce qu’aurait été sa réelle valeur de marché » à l’époque, si la toile avait été attribuée au maître italien. Le demandeur affirmait ainsi que Sotheby’s n’avait pas entrepris les recherches et les analyses nécessaires en amont de la vente.

La Haute Cour de Londres l’a débouté de ses prétentions vendredi 16 janvier en jugeant que Sotheby’s « n’avait pas fait preuve de négligence » et que l’auctioneer était « dans son droit de faire confiance à la connaissance et à l’expertise du spécialiste de son département Old Masters dans l’évaluation de la qualité de la peinture ».

Lancelot William Thwaytes n’exclut pas la possibilité de faire appel du jugement.