A New York les collectionneurs se ruent sur les reliques

Après le succès des ventes d’art Impressionniste et moderne de la semaine précédente à New York, c’est au tour des ventes d’art contemporain de faire exploser les compteurs. A elles seules, les ventes du soir de Christie’s et Sotheby’s (495 millions de dollars) ont largement dépassé les ventes de 2007, antérieures à la crise financière (429 millions de dollars).

Mais à l’inverse de 2007, les collectionneurs privilégient les valeurs sûres, à commencer par les artistes (décédés) du Pop Art. Un tableau de Roy Lichtenstein, Ohhh… Alright a ainsi été vendu 42,6 millions de dollars tandis qu’une bouteille de Coca d’Andy Warhol a trouvé preneur à 35 millions de dollars. Les artistes (vivants) spéculatifs que sont Damien Hirst ou les artistes chinois ont moins la cote.

Warhol et Lichtenstein offrent ce que Hirst et Xiaogang n’ont pas : une production bornée, reconnue par l’histoire de l’art et quasiment sanctifiée. Les ultra riches veulent un « Warhol » dans leur salle à manger, comme les cathédrales du moyen-âge conservaient précieusement un bout de la croix du Christ ou d’un ossement de saint. Mais si la dévotion joue dans les deux cas, l’intérêt économique n’est jamais loin. Un collectionneur garde en tête qu’il pourra revendre sa bouteille de Coca ou sa Liz avec une belle plus-value, tandis que le reliquaire attire les pèlerins et le commerce qui va avec.

L’action Sotheby’s poursuit sa remontée depuis son plus bas niveau à 6,71 $ en février 2009 pour atteindre près de 45 €, et n’est plus très loin de son record historique à 54 $ d’octobre 2007.