Des investisseurs profitent de la forte baisse de l’action Sotheby’s pour renforcer leur position

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 15 avril 2009 - 496 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [15.04.09] – John Angelo, l’un des membres du conseil d’administration de Sotheby’s a acheté 125 000 actions de la maison de vente pour 970 000 dollars au moment où la valeur boursière de l’entreprise est la plus basse de son histoire. Le fonds SAC Capital Advisors a fait de même.

John Angelo, membre du conseil d’administration de Sotheby’s, a acquis 125 000 actions de son entreprise à 7,74 € le 6 mars 2008, rapporte Bhattiprolu Murti du Wall Street Journal.
Mr Angelo a déclaré : « J’ai rejoint l’entreprise quand l’action était à 36$, puis elle est montée à 60$, et quand elle est tombée à 8$, je me suis dis que ce n’était vraiment pas cher ». Il n’est pas le seul à penser que le cours de l’action ne peut que remonter puisque le fonds d’investissement SAC Capital Advisors a également acquis 808 000 actions Sotheby’s, soit 5,89% de l’entreprise.

Ces investisseurs comptent sur une répétition des phénomènes observés depuis 20 ans. Lorsque l’on regarde la courbe de la valeur de l’action Sotheby’s depuis 1988, on observe un premier pic en 89 à 30$ lors de l’investissement massif des enchérisseurs japonais avant la crise de 90-91. Un second pic à 40$ est atteint grâce au profit dégagé par le boom de la nouvelle économie. Enfin, un troisième pic survient en 2007 à plus de 50$ provoqué par l’arrivée des nouvelles fortunes de Russie, de Chine, d’Inde ou du Moyen-Orient.

L’effondrement du cours de l’action Sotheby’s à cause de la crise des subprimes s’est déroulé en deux temps. Une première fois en novembre 2007 en passant de 57$ à 30$. Cette chute n’était pas corrélée à une baisse des ventes de l’entreprise mais à une peur des marchés financiers. Une seconde fois après la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2009, jusqu’à ce que l’action atteigne le prix le plus bas de son histoire, 6,05$ le 27 février, au lendemain de la publication par Sotheby’s de son rapport d’activité annuel. L’entreprise annonce alors que les ventes ont baissé de manière importante dans le dernier quart de l’année 2008, qu’elle doit licencier 15% de son effectif et qu’elle ne peut plus assurer les mêmes garanties de prix à ses clients.

La crise a mis fin à une spéculation excessive dans les salles de ventes aux enchères caractéristique des périodes d’euphorie financière telle que celle que nous venons de traverser. Si les dépenses des maisons de ventes sont très prévisibles, leurs recettes sont particulièrement volatiles. Sotheby’s a doublé par exemple son bénéfice entre 2005 et 2006. Cette volatilité a effrayé les marchés financiers dans cette période de crise, mais le prix de l’action Sotheby’s est aujourd’hui excessivement bas pour la première maison de vente au monde. Les investisseurs parient donc sur une inéluctable remontée du cours de l’action et de toutes façons, comme le disait John Angelo, « il est normal que les managers risquent leur peau avec celle de leur entreprise ».

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