Les ventes de New York ne se laissent pas distraire par l’actualité

Le marché de l’art américain a digéré la crise de 2008/2009 et semble insensible à l’actualité. Les grandes ventes de New York de novembre, les plus importantes de l’année, en ont apporté un nouveau témoignage. La première session, consacrée à l’art impressionniste et moderne a rapporté 459 millions de dollars à Christie’s et Sotheby’s, soit une hausse de 86 % par rapport à 2009. C’est également mieux que 2008 (370 millions de dollars), mais ce n’est cependant pas encore le record de 2007 (664 millions de dollars).

Les deux auctionners ont fait à peu près jeu égal sur ce premier round, même si Sotheby’s, fidèle à sa stratégie plus sélective, remporte la palme médiatique en affichant un record pour un Modigliani. La belle romaine de 1917 a en effet été adjugée près de 69 millions de dollars (49 millions d’euros), établissant un record pour l’artiste italien. Petite déception (relative) pour un Bassin aux Nymphéas de Monet qui est resté au milieu de son estimation (24,7 millions de dollars) alors que tout le monde pensait qu’il dépasserait son évaluation haute de 30 millions de dollars.

Les esprits chagrins noteront cependant que le taux d’invendu est assez élevé (22 %). Le second round sur l’art contemporain, qui aura lieu la semaine prochaine, fixera définitivement la tendance. Les dernières vacations avaient montré que les collectionneurs, au sortir de la crise, avaient préféré se replier sur les valeurs sûres antérieures à la guerre.